Italie : le Parquet a ouvert une enquête contre Meloni

Le Parquet italien a ouvert une enquête contre la Première ministre, Giorgia Meloni, et deux autres membres de son gouvernement, suite à la libération en Italie du chef de la police judiciaire libyenne, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre. Meloni a indiqué être soupçonnée de complicité dans la commission d'un crime. Elle se défend de devoir démissionner et affirme qu'elle ne cèdera pas aux "chantages et aux intimidations"

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La Repubblica (IT) /

La vieille méthode de Berlusconi

La Repubblica explique pourquoi Meloni a réagi par un message vidéo virulent :

«La vidéo dans laquelle Giorgia Meloni annonce être visée par une enquête est indéniablement un coup de propagande habile. ... Son inspiration ici, c'est le Berlusconi de jadis, qui était passé maître dans l'art de se présenter en 'victime de la justice'. Les faits reprochés ne sont même pas évoqués, on se contente de s'en prendre aux procureurs. ... Meloni aurait pu se fier au tribunal ministériel [compétent pour juger les délits présumés commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions]. ... Or elle a opté pour une autre voie, à savoir la confrontation directe avec un autre pouvoir - ce qui montre que cette affaire est bien plus grave.»

Avvenire (IT) /

Des rapports déjà empoisonnés

Le Parquet ouvre cette enquête à un moment délicat, souligne Avvenire :

«L'ouverture d'une enquête aussi funeste, en raison notamment des noms qui y sont évoqués, se produit à un moment où les relations entre l'exécutif et le judiciaire sont considérablement tendues – ce qui a fréquemment été le cas depuis 1992. Le fait est que le niveau de confrontation déjà existant a augmenté d'un cran, et il est difficile de dire comment et quand ces rapports pourraient retrouver une dynamique institutionnelle moins empoisonnée que celle qui est décrite quotidiennement dans les médias – voire même si cela est tout bonnement encore possible.»