Immigration : la justice bloque le projet de Rome
Un tribunal italien a bloqué à nouveau le projet de la Première ministre Giorgia Meloni, censé délocaliser la gestion des demandes d'asile hors du territoire de l'UE. Il a invalidé la rétention de sept migrants originaires d'Egypte et du Bangladesh dans un centre en Albanie. Auparavant, la décision de qualifier un pays de "sûr" avait déjà été critiquée par la justice. Les commentaires de la presse.
Du ressort de l'UE
La balle est désormais dans le camp de la CJUE, estime La Repubblica :
«Comme on pouvait s'y attendre, les juges du pôle immigration du tribunal de Rome ont à nouveau retoqué pour des raisons juridiques l'expérimentation albanaise voulue par le gouvernement Meloni, à savoir la détention et l'expulsion du territoire national des migrants sauvés en mer. ... Le tribunal, qui avait déjà refusé le placement en détention des douze premiers migrants envoyés en Albanie, a décidé de tout remettre entre les mains de la Cour de justice de l'UE. ... Un renvoi préjudiciel, selon le terme technique. Quatre questions dans lesquelles il est demandé aux juges européens de clarifier le conflit entre le droit européen et le dernier décret du gouvernement, chacun proposant une acceptation différente du terme 'pays sûrs'.»
Meloni s'entêtera
La Première ministre italienne ne va pas céder de sitôt, assure The Irish Times :
«Meloni espérait que les centres albanais traitent jusqu'à 36 000 dossiers de migrants par an, pour un coût estimé de 800 millions d'euros sur cinq ans. Le coût faramineux du programme lui a valu beaucoup de critiques, comme l'avait fait le projet britannique au Rwanda. Il est peu probable, cependant, que cela incite Meloni à renoncer à une politique qu'elle peut vendre aux électeurs comme la preuve de sa détermination à agir fermement sur la question – tout en s'affichant aux yeux des électeurs comme la victime d'un activisme judiciaire 'antidémocratique'.»