La France adopte un budget d'austérité controversé

En décembre, les désaccords sur le budget de la France avaient fait tomber le gouvernement Barnier. Son successeur, Francois Bayrou, a échappé à deux motions de censure, après des débats houleux. Le Sénat a à son tour adopté la loi de finance. Mais elle est loin d'être un gage de stabilité, selon les commentateurs.

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Le Monde (FR) /

Un gouvernement tributaire du bon vouloir des oppositions

Le gouvernement demeure fragile, fait observer Le Monde :

«Mais cette fois, la plupart des forces politiques ont pris conscience que le blocage enfoncerait encore un peu plus le pays dans la crise ... .[L]es moyens d'action [de François Bayrou] restent faibles. Le socle des partis qui le soutiennent ne s'est pas élargi, le Parti socialiste reste fermement ancré dans l'opposition, prêt à le censurer en menant la bataille des valeurs, notamment sur l'immigration. Le RN n'a pas renoncé à le faire chuter, le moment venu. Inlassable adepte du compromis, François Bayrou reste tributaire du bon vouloir de ses opposants.»

The Daily Telegraph (GB) /

Beaucoup de promesses, peu de réalisations

Le seul fait que le vote d'un budget soit célébré comme une grande réussite est révélateur, écrit The Daily Telegraph :

«L'appareil de l'Etat est aussi pléthorique que quand Macron est arrivé au pouvoir. La dette publique a été alourdie de 17 points de PIB et elle menace de tomber dans l'engrenage piégeux des intérêts composés. L'âge de départ à la retraite reste de 64 ans. ... La France demeure une grande nation, qui finira bien par retomber sur ses pattes. Mais on attend actuellement si peu de la politique que le seul fait qu'un budget ait pu être adopté sans vote de méfiance est déjà considéré en soi comme une grande réussite. Que de promesses, et quelle indigence du côté des réalisations.»