Etats-Unis/Ukraine : l'accord sur les minerais finalement accepté ?
Donald Trump a suspendu mardi l'aide militaire accordée à l'Ukraine et annoncé un peu plus tard, lors de son discours devant le Congrès, que le président ukrainien avait changé d'avis. Zelensky avait auparavant publié un communiqué sur X, soulignant la volonté de paix de l'Ukraine, remerciant les Etats-Unis pour leur aide et se disant prêt à signer l'accord sur les minerais qui avait capoté vendredi.
Faute de paix juste, une paix durable
En privilégiant un autre vocabulaire, Zelensky fait une pirouette diplomatique habile, selon La Stampa :
«On peut s'esquiver sans forcément s'abaisser. En effet, il n'a fait que supprimer un adjectif apposé au mot paix, celui de 'juste'. ... Qu'est-ce que cet adjectif impliquait-il donc pour qu'il bloquât toute discussion, toute nuance, toute tentative plus ou moins vague de passer à la phase des négociations avec un envahisseur hélas irréductible dans l'équation ? Rien de moins qu'une victoire sur la Russie sur le champ de bataille ou le retrait de l'agresseur suivant les frontières de 2014. ... Hier, le président ukrainien a remplacé l’adjectif 'juste' par un autre qualificatif plus réaliste : sous le patronage de Trump, l'objectif est désormais de parvenir à une paix 'durable'.»
Un accord censé accroître la sécurité
Cyprus Mail espère que Trump tâchera désormais d'instaurer une paix équitable en Ukraine :
«La suspension de l'aide militaire a contraint Zelensky à changer de ton. Dans un communiqué publié mardi après-midi, il a salué le 'leadership fort' de Donald Trump et regretté ce qui s'était produit lors de la rencontre de vendredi. ... Un revirement peut-être favorisé par la remarque de Vance sur la chaîne Fox News, indiquant que l'implication des Etats-Unis en Ukraine - par le biais de l'accord sur les minerais - pourrait servir de garantie de sécurité. Une garantie de sécurité que Zelensky avait sollicitée vendredi, mais qui lui avait été refusée. Il faut espérer que Trump signera l'accord et s’attellera ensuite à conclure la paix sans trop faire la part belle à la Russie.»
Des transactions mafieuses aux dépens de Kyiv
Dans les luttes de pouvoir géopolitiques, les Etats-Unis se contrefichent des intérêts ukrainiens, lit-on dans Ievropeïska Pravda :
«Pour le gouvernement américain actuel, les normes du droit international ne sont pas d'une importance fondamentale. L'essentiel, c'est de mettre fin à cette guerre qui sollicite leur attention. A entendre Washington, on peut conclure que l'administration Trump trouverait tout à fait satisfaisante l'option qui demande des concessions à une seule partie dans cette guerre : l'Ukraine. En contrepartie, les Etats-Unis attendent de la Russie des compromis dans de tout autres domaines - par exemple dans la confrontation avec la Chine. Dans ce grand bazar de la géopolitique, l'Ukraine est celle qui perd le plus au change.»
Sans les Etats-Unis, l'Ukraine est indéfendable
On n'avait pas besoin d'être devin pour prédire que Zelensky finirait par plier, explique le professeur d'économie Jože P. Damijan :
«Sans le soutien militaire (armes, moyens cybernétiques, etc.) et politique des Etats-Unis, l'Ukraine s'effondrerait comme un château de cartes en l'espace de quelques semaines. La capitulation rapide de Zelensky devant Trump est révélatrice de la valeur qu'on peut accorder au 'soutien indéfectible' de l'Europe et à ses promesses d'aide. Ils ne valent absolument rien, ZERO. La puissance militaire européenne est un nain de jardin et sans les services secrets et l'aide cybernétique (navigation par satellites) des Américains, l'aide militaire européenne (si elle avait suffisamment d'armes dans ses réserves) ne sert absolument à rien.»