Gaza : comment expliquer la rupture du cessez-le-feu ?

Depuis lundi soir, Israël mène à nouveau des frappes aériennes sur la bande de Gaza. Plus de 400 personnes ont été tuées jusque-là, selon des sources palestiniennes. Le cessez-le-feu en vigueur depuis le mois de janvier aurait normalement dû entrer dans une seconde phase élargie. Mais l'Etat hébreu ne se dit prêt à l'avaliser que si le Hamas libère les otages restants, accepte d'être désarmé et renonce au contrôle de la bande de Gaza, ce que celui-ci refuse.

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Phileleftheros (CY) /

Le Hamas s'est fourvoyé

Le Hamas aurait mieux fait de lâcher du lest, juge Phileleftheros :

«En vouant le cessez-le-feu à l'échec, et ce il y a plusieurs jours déjà, et en épuisant la dernière marge de manœuvre qui lui restait, le Hamas a donné à Benyamin Nétanyahou toute latitude pour éliminer définitivement l'organisation. La suppression en quelques minutes du 'ministre de l'intérieur' et d'autres haut-fonctionnaires du Hamas laisse supposer qu'Israël sait exactement où se trouvent la plupart des membres du Hamas. Il n'existe plus de tunnels désormais et le message est clair : soit vous arrêtez, soit nous continuons.»

La Libre Belgique (BE) /

Une situation schizophrénique

Israël risque de perdre ses derniers soutiens, écrit La Libre Belgique :

«Reconnaissons que la population est elle-même plongée dans une situation schizophrénique. Les Israéliens veulent tout faire pour libérer les otages, mais veulent s'assurer dans le même temps de l'éradication définitive du mouvement terroriste qui les retient. Leur manque d'empathie pour Gaza s'est renforcé ces dernières semaines à la vue des mises en scènes macabres – orchestrées par les combattants islamistes – lors des libérations d'otages. En intensifiant les frappes, Israël risque de perdre l'infime soutien international qui lui reste, à l'exception notable du président Donald Trump.»

Politiken (DK) /

Pas de salut sans casques bleus

Politiken entrevoit une issue malgré tout :

«D'un point de vue formel, le cheminement vers la paix est relativement simple. Le premier pas consisterait à prolonger le cessez-le-feu, qui semble avoir été totalement rompu. ... Le problème, c'est que le Hamas et Israël sont toujours aussi éloignés l'un de l'autre. Les Etats-Unis, au titre de premier médiateur de paix, semblent s'être retirés complètement. ... Actuellement, le plan présenté par l'Egypte lors d'un sommet d'urgence au début du mois semble être la voie la plus réaliste. Le but, c'est que Gaza soit administrée par une sorte de conseil technocratique dépourvu de membres du Hamas, que les pays arabes forment une force de sécurité palestinienne, et que des casques bleus soient déployés dans la région.»