Coupes sociales : le Labour fait-il les bons choix ?
Le gouvernement britannique a décidé des coupes massives des prestations sociales. Il affirme vouloir inciter le retour à l'emploi en réduisant les allocations en forte hausse versées aux personnes souffrant de maladies chroniques ou dont la capacité à travailler est limitée. Dans la presse, les réactions oscillent entre compréhension et réprobation.
Travailler doit rapporter davantage que chômer
Il est grand temps de réduire les dépenses sociales, écrit The Daily Telegraph :
«C'est de notoriété publique : beaucoup de gens vivent des aides de l'Etat parce qu'on vit mieux des allocations que des revenus d'un travail mal rémunéré. Un demi-siècle d'assistanat insidieux a des conséquences délétères sur l'économie, mais aussi sur la société, puisque des générations entières ont la conviction d'avoir un droit opposable à vivre sans travailler. La raison principale du déficit quasi-permanent qui est notre sort depuis les années 1960 est l'explosion des allocations versées, conséquence directe de la rupture avec le principe donnant-donnant du système de cotisations.»
Le Labour trahit les plus vulnérables
Face aux projets d'économies sur les dépenses sociales, les travaillistes se définissent désormais comme parti du "travail" et non plus comme parti des "travailleurs", un changement de paradigme qui inquiète The Guardian :
«Le Labour n'a jamais été un parti n'aidant que les gens qui travaillent. C'était un parti des travailleurs - la distinction a son importance. Etre le parti du travail implique en revanche une autre conception du monde. Une philosophie selon laquelle la productivité économique est un but en soi. La valeur d'une personne se mesure à l'aune de sa performance économique. Ceux qui ne sont plus en mesure de travailler en raison d'un handicap, d'une maladie ou de leur âge sont considérés comme des fardeaux, et non plus comme des individus ayant des droits. Le Labour se compromet dans cette logique et cherche à justifier des coupes dans les allocations sous couvert de discipline budgétaire.»