Le sport, plus bénéfique qu'une taxe sur le sucre
Le gouvernement suédois envisage lui aussi d’introduire une "taxe sur le sucre". Une initiative qui n’emballe pas le quotidien libéral Göteborgs-Posten :
«Toute la question avec cette taxe, ce n’est pas de savoir si elle réduit la consommation de sucreries et de sodas (ce qui est d’ailleurs controversé sur le plan scientifique), mais s’il appartient à l’Etat de déterminer ce que les citoyens peuvent ou non avaler. L’Etat doit bien sûr fixer des limites. Mais doit-il vraiment augmenter le prix des sucreries du dimanche pour une famille avec des enfants ? Si les politiques veulent réellement faire quelque chose contre l’obésité et l'inactivité physique, il existe d’autres options. On pourrait par exemple accorder davantage de place à l’éducation sportive. … Au lieu de taxer les œufs de Pâques, la politique devrait plutôt veiller à ce que les enfants et les jeunes s’activent davantage.»
Les Pays-Bas devraient eux-aussi taxer le sucre
Le quotidien de centre gauche De Volkskrant appelle les Pays-Bas à suivre l’exemple de la Grande-Bretagne :
«Pour la ministre de la Santé Edith Schippers, les parents sont les premiers responsables. Et elle a raison. Mais pourquoi l’Etat ne fournirait-t-il pas un effort lui aussi – comme il le fait depuis des décennies pour l’alcool et le tabac ? Non pas par des interdictions, mais en menant une politique fiscale ciblée. … Faute d’une pareille politique, la ministre essaie depuis un certain temps de convenir avec l’industrie agroalimentaire d'engagements bénévoles, mais sans résultats notables dans le concret. Et quand le gouvernement a récemment actionné le levier de la fiscalité, il a taxé l’eau minérale autant que les boissons gazeuses sucrées. Une politique de taxation sans queue ni tête qui ne profite à personne - hormis au ministre des Finances. Il existe pourtant des formules plus intelligentes et meilleures pour la santé.»
Vers une alimentation plus saine
Les décisions paternalistes de l’Etat se justifient par le souci de santé publique qui les anime, argumente le quotidien conservateur The Times :
«Les marchés ne peuvent fonctionner qu’à condition que les consommateurs soient bien informés. Or des millions de parents - sans parler des enfants - ne savent pas que bien souvent, les jus de fruits, les smoothies, les milk-shakes et toutes ces 'boissons améliorées', sorties tout droit de l’univers orwellien, sont pleines d’une 'douceur' mortifère. Les mesures de dissuasion et la taxation du tabac ont impacté les habitudes de la population et encouragé de grandes innovations comme la cigarette électronique, qui sauve des vies. Pareillement, une offensive progressive de l’Etat contre le sucre pourrait sensibiliser au fait qu’une mauvaise alimentation provoque davantage de maladies que la paresse, l’alcool et le tabac mis ensemble.»
Il ne faut pas brusquer les électeurs
La taxation du sucre dans les boissons gazeuses est une hypocrisie, estime le quotidien conservateur Financial Times :
«Apparemment, c’est le coca et le pepsi qui posent problème. Les morceaux de sucre que l’on met dans son thé ou son café en revanche ne semblent pas être problématiques. Pas plus que les packs de chocolat au lait. … Toutes ces formes de sucre continueront de flatter nos papilles gustatives sans être taxées. Il ne faut pas être devin pour comprendre pourquoi le ministre des Finances a choisi cette approche : il veut jeter la pierre aux grandes entreprises, et non aux électeurs, pour dissimuler le fait qu’en fin de compte, ce sont les consommateurs qui paieront la taxe. Une taxation généralisée du sucre aurait été plus simple, plus courageuse et plus efficace. Mais M. Osbourne voulait que son budget ne laisse pas un mauvais gôut dans la bouche des électeurs.»