Est-il trop tard pour combattre le fascisme en Slovaquie ?
En Slovaquie, une nouvelle unité policière doit être créée pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, notamment sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre Robert Fico a déclaré que le pays avait sous-estimé la "nouvelle vague" de fascisme qui déferlait aujourd’hui. Les journaux du pays saluent la mesure, mais soulignent qu’elle ne sera d’aucun secours pour lutter contre les néonazis présents au Parlement.
Les ennemis de la démocratie sont déjà allés trop loin
Cela fait longtemps déjà qu'on aurait dû créer une unité policière pour lutter contre l’extrême droite, fulmine le journal Pravda :
«Si l'on a autant tardé à mettre en place cette unité, c’est parce qu’on ignorait comment définir l’extrémisme. Ce sont les anciens ministres de l’Intérieur, sourds aux idéologies, qui en portent la responsabilité. La conséquence de tout ceci, c’est que tandis que l’on combat une quinzaine de partisans ridicules de Staline sur les réseaux sociaux, le parti d’extrême droite de Marian Kotleba siège désormais au Parlement, élu légalement par plus de 200 000 électeurs. Le parti y profite des avantages que lui procure la démocratie - une démocratie qu’il entend en réalité liquider. L'autre conséquence, c’est que la Slovaquie fait maintenant partie des pays européens dans lesquels de moins en moins de personnes descendent dans les rues pour faire valoir leurs convictions antifascistes. Il est trop tard aujourd’hui pour démanteler les centres logistiques de ces extrémistes. Pendant ce temps, les acolytes de Kotleba au Parlement se délectent de voir leur discours haineux être seulement menacés de sanctions financières.»
L'extrême droite dissimule ses véritables intentions
Hospodárske noviny appelle le gouvernement à ne pas se laisser duper par l’extrême droite :
«Par crainte de sanctions financières, le parti de Kotleba promet de ne pas poursuivre ses tirades fascistes au Parlement. Youpi ! Mais le Parlement ne peut triompher des fascistes, car il n'a pas les moyens de le faire. Un député dispose d’un mandat quasi inaliénable et du droit à la liberté de parole. … Pour le moment, il suffit de rayer du programme du parti la destruction de la démocratie comme objectif. Kotleba a tiré les enseignements du passé et respecte - sur le papier - la démocratie. On ne peut reconnaître les partis extrémistes ou fascistes à la seule existence d’un programme antidémocratique. Même les programmes du NSDAP ne faisaient aucune mention d’une guerre d’agression ou d’un génocide.»