Après les législatives, quelle coalition pour les Pays-Bas ?
Après le répit consécutif au scrutin, les négociations en vue de former une coalition gouvernementale vont débuter aux Pays-Bas. Une tâche qui ne sera pas simple pour le parti libéral de droite du Premier ministre Mark Rutte. Les sociaux-démocrates du PvdA, partenaire de la coalition sortante, ont perdu près de trois quarts de leurs sièges – une défaite symptomatique, de l’avis de nombreux analystes. Le VVD devra ainsi s’assurer la coopération d’au moins trois formations. La participation du parti écologiste GroenLinks semble donc inévitable, commentent certains éditorialistes.
Les Verts ont mérité leur place au gouvernement
Le parti GroenLinks est le gagnant inattendu des législatives de mercredi. Son score de 8,9 pour cent lui assure 14 sièges au Parlement, contre quatre auparavant. Le Premier ministre Mark Rutte doit impérativement saisir l'occasion et inclure le parti dans la coalition gouvernementale, réclame De Volkskrant :
«S'ils veulent respecter le résultat des urnes, le VVD et le CDA [les chrétiens-démocrates, arrivés en troisième position] devront composer avec GroenLinks, un parti qui, en se dressant clairement contre le populisme, a enregistré une progression record. Mais comment concilier les projets de protection de l'environnement et les appels à réduire les disparités de revenus avec la politique du VVD et du CDA ? ... Rutte doit être conscient du fait que si les états d'âmes des électeurs du PVV [de Wilders] méritent d'être entendus, il en va de même pour la conscience écologique de nombreux citoyens. ... Pour mener à bien les négociations de coalition, Rutte devra redevenir le libéral écologiste de droite qu'il était lors de ses débuts à la tête du VVD.»
Des alliances funestes pour les sociaux-démocrates
La dégringolade des sociaux-démocrates néerlandais est pour Expressen une preuve de plus de la crise profonde des anciens partis travaillistes :
«Les sociaux-démocrates européens ont perdu un tiers de leur électorat depuis 2008 et n'ont jamais été en aussi mauvaise posture depuis les années 1970. Une des raisons principales est la crise financière et la politique d’austérité que beaucoup de gouvernements sociaux-démocrates ont été obligés d’imposer. ... La part de ceux qui se considèrent eux-même comme appartenant à la classe ouvrière a baissé, les partis d’extrême droite se posent en défenseurs de l’Etat social, et les défections dans les rangs sociaux-démocrates se multiplient. ... A l’issue des dernières élections, les sociaux-démocrates ont conclu une grande coalition avec les conservateurs du VVD, ce que les électeurs néerlandais sanctionnent aujourd’hui. Ceci montre que la formation de coalitions dépassant le clivage droite-gauche, dans le but de contrer l’avancée de l’extrême droite, est une alternative problématique.»