L'OTAN rejoint la coalition anti-Daech
L’OTAN rallie la coalition internationale anti-Daech sous l'égide des Etats-Unis. Jusqu’à présent, seuls quelques Etats membres de l’OTAN participaient à la coalition. Trump avait critiqué a plusieurs reprises le manque d’engagement des autres membres. Mais les membres ont exclu pour le moment une participation directe aux interventions militaires. Passera-t-on à la vitesse supérieure dans la lutte contre le terrorisme ?
Enfin un correctif
Donald Trump est une bénédiction pour l'OTAN, commente Die Welt :
«Grâce à son obstination, l’Alliance a fini par mettre fin à une longue période de tergiversations pour s’engager davantage dans la lutte contre le terrorisme international. Parallèlement, les Etats membres augmenteront sensiblement, dans les années à venir, leurs dépenses en matière de défense. … C’est une bonne chose. Le dialogue est certes important. Mais une dissuasion crédible et des capacités militaires modernes, permettant une réelle défense, sont tout aussi nécessaires. Le sommet de l’OTAN, organisé le jour de l’Ascension, ouvrira sans doute la voie à une révision de la politique menée par l’Alliance vis-à-vis du terrorisme international.»
Le règne de la défiance
L'OTAN reste trop hésitante, critique pour sa part Večernji list :
«L'Alliance atlantique part en guerre contre Daech sans avoir de combattants. Elle ne fera qu'accroître le nombre des vols de reconnaissance (SDCA) et opérations de ce genre, sans implication directe des soldats. Sans confiance, on ne peut pas vraiment faire davantage. Les Etats membres doivent considérablement améliorer leur communication et leur échange d'informations. Il faut donc prendre ses responsabilités et cesser de faire ce qu'ont fait les Etats-Unis : après l'attentat de Manchester, ils ont divulgué à leurs médias des informations confidentielles que leur avait remises la Grande-Bretagne. ... D'un côté, il y a ces fuites, de l'autre, tout le monde réclame un meilleur échange d'informations dans la lutte antiterroriste. C'est un problème auquel l'OTAN doit remédier d'urgence.»
Une OTAN à plusieurs vitesses
Les différents membres de l’OTAN ont des intérêts très divergents, observe Rzeczpospolita :
«Nous sommes face à une OTAN à plusieurs vitesses, avec différentes visions. Nous pouvons en discerner au moins quatre. Les Etats-Unis avancent à leur propre rythme - qui est difficile à évaluer. La Turquie a le sien. ... Ces deux membres se différencient de plus en plus l’un de l’autre et de l'Europe. La Turquie devient avant tout un pays musulman du Proche-Orient. C’est dans cet univers qu’elle poursuit ses intérêts. L’Europe est un autre problème. Sa partie orientale, certes renforcéepar des bataillons tournants, n’est toujours pas traitée sur un pied d’égalité avec sa partie occidentale. L’Europe de l’Est doit continuer à tenir compte du fait que les dirigeants occidentaux veulent entretenir de bonnes relations avec la Russie.»
La Roumanie peut montrer son potentiel
La décision de l’OTAN de rejoindre la coalition contre Daech offre l'occasion à la Roumanie de se mettre en avant, commente Adevârul :
«La Roumanie peut exploiter ses avantages stratégiques, puisqu’elle représente au moins en matière de stabilité et de prévisibilité un réel fer-de-lance sur tout le front oriental de l’Alliance. … Ce facteur est extrêmement important pour les deux alliances dont fait partie la Roumanie, l’UE et l’OTAN. Si l'on observe attentivement les pays situés sur ce front, on constate qu’à l’exception de la Roumanie, le rapport entretenu par les autres pays avec l’UE est plus ou moins turbulent (voire quasi explosif en ce qui concerne la Pologne et la Hongrie), que la Turquie et la Bulgarie ont les problèmes qu’on connaît, et que la Grèce est toujours au bord de la faillite. Si l’OTAN et l’UE devaient prévoir des interventions militaires coordonnées en matière de renseignement pour lutter contre le terrorisme, la Roumanie pourrait constituer la meilleure solution logistique pour constituer un pilier régional.»
Trump détruira l'Alliance
Trump a appelé jeudi les membres de l’OTAN à affecter au moins deux pour cent de leur PIB au budget de la Défense, comme le prévoient les statuts de l'Alliance. L’OTAN doit se garder de céder aux exigences du président américain, prévient Público :
«Trump maintient ses critiques vis-à-vis de l’OTAN et il a certainement raison en partie sur le plan économique. Les Européens ne contribuent pas assez à la 'communauté de sécurité'. ... Mais l’OTAN n’est pas une transaction économique, et encore moins un compte d'apothicaire. Comme elle est d’un intérêt crucial pour les Etats-Unis, nous devons nous attendre à ce que Trump change d’avis. ... Il y a cependant deux problèmes. Premièrement, il n'a pas été à l’origine de la création de l’OTAN – et tout ce qu’il n’a pas inventé lui-même est mauvais. ... Deuxièmement, Trump est complètement fou. Et il finira par détruire l’OTAN d’une manière ou d’une autre, ou au moins à l’affaiblir au point qu’elle ne servira pratiquement plus à rien.»