Hongkong : peines de prison contre les pro-démocratie
Trois ans après la "révolution des parapluies", un mouvement revendiquant davantage de démocratie, trois figures de la contestation ont été condamnées à des peines de prison de plusieurs mois à Hongkong. Le régime chinois reproche aux étudiants d'avoir appelé à un mouvement de protestation illégal. Des milliers de personnes ont manifesté suite à l'annonce de ce verdict - qui est aussi fortement critiqué par les éditorialistes.
Pékin veut étouffer la démocratie
Le régime chinois se sert de ces procès comme une démonstration de son pouvoir, analyse Le Monde :
«Le temps est bien loin où Pékin, au lendemain de la rétrocession de 1997 par le Royaume-Uni, voulait charmer Hongkong, pour convaincre également Taïwan d’envisager son retour dans le giron chinois. On reconnaît, là, le pouvoir décomplexé et dominateur du président Xi Jinping. En Chine continentale, il n’hésite pas à réprimer avocats, journalistes, activistes et autres éléments d’une société civile n’exigeant pourtant que l’application de la Constitution. A Hongkong, non content de laver l’affront de la révolte de l’automne 2014, il entend ne laisser aucune chance aux Hongkongais – qui disposent de droits exorbitants par rapport à ceux de leurs compatriotes du continent – de montrer l’exemple démocratique.»
La Chine galvaude sa propre crédibilité
Pékin enfreint le traité qui avait été négocié avec Londres sur l’avenir de l’ex-colonie britannique, déplore The Financial Times :
«Après l’atteinte à la liberté de Hongkong, le gouvernement chinois, qui nourrit des ambitions de plus en plus conséquentes au niveau international, doit répondre à une question simple : que vaut sa parole ? La Chine occulte délibérément un accord bilatéral signé par deux chefs d’Etat et reconnu par l’ONU. Dès lors, qu’est-ce qui l'empêcherait de rejeter tout autre accord qui lui déplaît ? Se conformer aux traités de façon purement sélective n’est pas la bonne méthode pour parvenir au leadership mondial. Les événements de Hongkong seront l'occasion de tester la bonne foi de Pékin.»