Comment résoudre le litige frontalier slovéno-croate ?
La Slovénie a préparé un ensemble de lois visant à mettre en œuvre le verdict rendu par le tribunal d'arbitrage international, censé régler le tracé définitif des frontières avec la Croatie. De son côté, Zagreb refuse toujours de reconnaître les conclusions de cet arbitrage et réclame de nouvelles négociations. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a donc décidé de charger son vice-président Frans Timmermans d'assurer une médiation. Les éditorialistes des deux pays ne réservent pas le même accueil à cette initiative.
La médiation de l'UE, une mauvaise idée
Večernji list ne fait pas grand cas de la possibilité d'un arbitrage européen :
«Si la Commission devait vraiment assurer une médiation dans le litige frontalier entre la Slovénie et la Croatie, ce serait une honte. Non pas parce que l'on est en droit de s'interroger sur l'objectivité du commissaire responsable, Frans Timmermans, qui soutient depuis le début l'application du verdict du tribunal d'arbitrage, favorable à la Slovénie. Non, c'est une honte parce que deux Etats qui ont depuis longtemps déjà atteint leur maturité démocratique sont incapables de résoudre eux-mêmes leurs problèmes.»
Timmermans, le bon choix
Delo se réjouit pour sa part de la médiation de l'UE :
«Frans Timmermans est un politique et diplomate néerlandais expérimenté, qui sait comment en arriver à un compromis. ... Si l'affaire est entre les mains de Timmermans, c'est la garantie qu'elle sera traitée au plus haut niveau européen. La Croatie ne peut s'obstiner indéfiniment à contester le verdict du tribunal d'arbitrage. Le chef du gouvernement croate, Andrej Plenković, pourrait se conduire en homme d'Etat et se porter garant de l'application du verdict. Celui-ci comporte pour les deux camps plus d'avantages que d'inconvénients. Il n'est pas certain cependant que la classe politique et la société croates soient en mesure de prendre une décision si pragmatique.»