Quelle Constitution pour la France ?
L'Assemblée nationale examine actuellement les amendements de la réforme constitutionnelle voulue par le président Macron. La transformation des institutions publiques, une plus forte division des pouvoirs, une plus grande participation des citoyens et une simplification de la législation en forment les grandes lignes. Les commentateurs français expriment leur mécontentement face au projet et à sa mise en œuvre prévue.
Plus de pouvoir pour le Parlement
Dans Le Monde, les deux députés républicains Franck Riester et Olivier Becht estiment qu'en l'état, la réforme accorde trop peu de pouvoir au Parlement :
«A l'origine de 80 pour cent des lois, le pouvoir exécutif est, de fait sinon de droit, devenu le véritable législateur en France. … Si la réforme constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron permet justement de renforcer le pouvoir judiciaire en procédant à l'indépendance des parquets, elle oublie en revanche de renforcer le pouvoir législatif. Or on ne saurait tolérer le renforcement du pouvoir présidentiel sans renforcer parallèlement celui du Parlement. L'enjeu ne porte pas sur le nombre de députés ou de sénateurs. L'enjeu tient à leur rôle. Au sens de leur mandat.»
Mettre l'Europe au cœur de la Constitution
La réforme constitutionnelle doit être l'occasion de revoir en profondeur la politique européenne de la France, martèle le Mouvement Européen France dans Libération :
«Le président de la République conduit la politique européenne de la France mais n'en rend jamais compte devant la représentation nationale. … Le projet ne contient, pour l'instant, aucune dimension européenne. Nous appelons le gouvernement et les parlementaires à profiter de cette occasion pour moderniser notre rapport à l'Union européenne (UE). Approfondissons, en priorité, la visibilité du processus législatif européen et le rôle de ses acteurs, pour éviter les déclarations du type 'on a réussi' quand l'Union affiche un succès, et 'ils ont perdu' quand elle perd sur un autre tableau.»