Comment lutter contre AirBnB ?
Les habitants de nombreuses villes d'Europe se plaignent de la hausse des prix des loyers et de la raréfaction de l'offre sur le marché locatif, les propriétaires préférant louer leurs logements aux touristes via AirBnB. L'ex-start-up californienne est aujourd'hui un groupe qui vaut plusieurs milliards de dollars. Comment encadrer les activités de la plate-forme de location ?
Limiter les locations de courte durée
En raison de la mise en location de logements via AirBnB, les habitants de Dublin ne trouvent plus à se loger, déplore Irish Times :
«A Dublin, on estime à 4 600 le nombre de logements loués pour de courtes périodes à des touristes via la plate-forme AirBnB. On pourrait contraindre ceux qui louent leur habitat pour de courts séjours à s'enregistrer auprès des autorités locales et limiter à 30 jours par an la durée de location à des vacanciers. Cela garantirait que plusieurs milliers d'appartements et de maisons reviennent sur le marché des locations longue durée, et cela serait bénéfique aux Dublinois - population locale et 'immigrés'. Ceci contribuerait en outre à réduire les prix exorbitants des loyers à Dublin.»
Envisager une interdiction complète
Il s'agit d'une idée initialement bonne qui a été pervertie, déplore taz :
«Le problème se cache déjà dans la légende fondatrice du service. Les pères fondateurs d'Airbnb louaient leur matelas gonflable pour le fun, mais aussi et surtout pour financer leur coûteuse colocation à San Francisco. Une idée justifiée sur le plan individuel, mais funeste sur le plan collectif et social - car elle contribue à raréfier l'offre de logement et à faire exploser les prix. ... Compte tenu de la paralysie fatale du marché, une rigoureuse intervention de l'Etat serait nécessaire. Si l'on veut sauver les villes de la 'touristification' définitive, il faudra passer par des régulations accrues, qui incluent un contrôle indispensable de la location de chambres. Et si l'on ne dispose pas du personnel nécessaire pour le faire, il faudra recourir à une interdiction complète.»