Législatives dans le land de Hesse
Deux jours avant les législatives dans la Hesse, les sondages prédisent des pertes pour la CDU et le SPD et une montée des Verts. L'AfD entrera au Parlement et la formation d'un gouvernement risque d'être compliquée. Quelles seront les répercussions de ce scrutin régional au niveau national ?
La CDU sur le déclin
Rzeczpospolita commence par analyser les récents résultats des élections bavaroises :
«La CSU vient d'essuyer un cuisant revers aux élections régionales de Bavière. Dans ce berceau du conservatisme allemand, les Verts ont décroché la seconde place, bien qu'ils soient farouchement opposés aux idées restrictives de la CSU sur les questions migratoires, pour ne pas parler de celles de l'AfD. Dimanche en Hesse, on s'attend à une nouvelle surprise. Tout laisse entrevoir un échec de la CDU. ... Le SPD et les écologistes ont déjà gouverné l'Allemagne sous Gerhard Schröder (SPD) entre 1998 et 2005 ; l'heure est peut-être à un changement de rôle, avec un écologiste au pouvoir. On ne peut pas exclure qu'il s'agisse de Tarek al-Wazir, âgé de 47 ans, actuel vice chef du gouvernement de Hesse.»
Les Verts, étoile montante
Paolo Valentino, correspondant de Corriere della Sera, croit lui aussi que les élections en Hesse donneront le ton des futures coalitions à Berlin :
«Les 'Grünen' sont sur le point de faire un grand saut. Ils ont gagné en Bavière, les sondages d'intentions de vote les donnent gagnants en Hesse avec 22 pour cent des intentions de vote. Dans tous les sondages nationaux, ils dépassent le SPD et l'extrême droite de l'AfD. Ils sont avant tout le nouveau centre de gravité de la politique allemande, les champions des valeurs libérales et de l'européanisme contre la vague populiste, un point de référence incontournable pour tout futur gouvernement de coalition. Même un analyste prudent comme Manfred Güllner, directeur de Forsa, prédit que le jour où l'Allemagne aura un chancelier vert n'est plus très loin.»
Un SPD exsangue
Echo24.cz explique pourquoi il faut s'attendre à un nouveau recul des sociaux-démocrates lors de ce scrutin régional :
«Le SPD a perdu sa crédibilité à l'exercice du pouvoir. ... Deux autres partis de gauche, en revanche, ont aiguisé leur profil. Ceux qui ont peur de la fin apocalyptique d'une civilisation décadente peuvent accorder leur confiance aux Verts. Ceux qui désapprouvent les mesures Hartz IV n'ont qu'à voter pour le parti post-communiste Die Linke. Pourquoi voter SPD ? Il ne sera jamais plus écologiste que les Verts. Et il est bien peu probable qu'il combatte les mesures Hartz IV, qu'il a lui-même inventées.»