Fin provisoire du shutdown
Au bout de cinq semaines, les Etats-Unis ont mis fin au shutdown le plus long de l'histoire du pays. En désaccord sur la construction d'un mur censé rendre hermétique la frontière avec le Mexique, républicains et démocrates ont désormais trois semaines pour trouver un terrain d'entente. Le président Trump persiste à vouloir allouer 5,7 milliards de dollars du budget national à son projet, auquel les démocrates sont opposés. Qui aura le dernier mot ?
Une victoire d'étape pour Pelosi
La chef de file de l'opposition, Nancy Pelosi, vient d'enregistrer une victoire importante, se réjouit le chroniqueur Gerardo Morina dans Corriere del Ticino :
«[Trump a été] maté par la combativité et l'obstination de Nancy Pelosi, une libérale de 78 ans déterminée à restaurer l'influence de son parti après les victoires de celui-ci aux élections de mi-mandat. Avec 39 pour cent des voix, elle devance de deux points un président qui ne semble absolument pas disposé à renoncer à son dessein - avec ou sans le soutien du Congrès. Mais Trump devra d'abord s'appliquer à limiter les dommages causés par sa défaite, à savoir la division du Parti républicain. Il faudra la surmonter et articuler un plan de soutien crédible pour sa campagne électorale de 2020.»
Le président reste un adversaire de taille
Il serait prématuré d'interpréter la fin du shutdown comme une défaite de Trump sur toute la ligne, signale de son côté The Independent :
«Le président aurait toutes les raisons d'être gêné par ce revers, mais il est notoire que la gêne est un sentiment étranger à Trump. Quant à ses partisans, ils seront probablement prompts à gober qu'il a remporté une victoire retentissante. Trump reste un candidat redoutable pour ses concurrents aux élections de 2020. Mais Nancy Pelosi a fourni la preuve que si on lui oppose un leadership fort et intransigeant sur la question de la sécurité nationale, il n'est pas imbattable.»
Trump a perdu une bataille, mais pas la guerre
Si le président américain a essuyé une défaite cuisante contre les démocrates, il n'a pas dit son dernier mot, estime Dennik N :
«Selon les sondages, la grande majorité des Américains impute au président la responsabilité de la paralysie du secteur public. Même si le noyau dur de son électorat continue de lui témoigner son soutien, cela ne suffira pas pour que Trump remporte les prochaines élections et reste au pouvoir. ... Mais le différend n'est pas encore réglé. Selon des informations relayées par CNN, Trump se prépare à lever les fonds nécessaires à la construction de son mur avec le Mexique selon une procédure qui se passerait de l'approbation du Congrès. Aux yeux des électeurs, Trump pourrait donc finalement faire figure de personnage rationnel et qui - à la différence des démocrates - veut épargner des difficultés supplémentaires aux citoyens.»
Le risque de récession a fait plier Trump
Seule l'économie a fini par faire entendre raison au président américain, analyse Newsweek Polska :
«Malheureusement, le président des Etats-Unis a été pour ainsi dire été pris en otage par une minorité radicale et par des médias d'extrême droite qui créent de toutes pièces une réalité alternative. Il se contrefiche du sort des fonctionnaires, seul le risque de récession parvient à lui faire peur. Et celui-ci approche à grands pas. Le recul des dépenses de consommation de 800.000 fonctionnaires et les conséquences sur le secteur du commerce et des services a entraîné un effet domino. Les compagnies aériennes, le secteur de l'immobilier, des banques, des télécommunications et de la restauration perdent de l'argent.»