Roumanie : référendum sur la justice
Le président Klaus Iohannis entend consulter les Roumains le 26 mai sur la question de l'Etat de droit, sur fond de réforme controversée de la justice. La date du référendumcoïncidera avec celle du scrutin des européennes. L'année dernière, le gouvernement a notamment accru son influence sur les nominations au sein de l'appareil judiciaire. Ce vote est-il judicieux ?
Un référendum risqué
Le portail România Curată s'inquiète de l'issue du référendum :
«Quelle question poser pour qu'elle soit compréhensible par tous sans pour autant être idiote ? Le président peut-il demander s'il faut poursuivre ou mettre fin à la lutte anticorruption ? Une telle question serait une énorme erreur, car elle apporterait de l'eau au moulin de ses opposants. Iohannis pourrait entrer dans l'histoire comme le dirigeant qui a remis en question la lutte contre la corruption. Peut-on s'imaginer le cadeau qu'il ferait au PSD si le quorum nécessaire pour le référendum n'était pas atteint ? Les partis au pouvoir se trouveraient ainsi légitimés dans leur volonté de continuer à affaiblir la justice.»
Un référendum qui fera ombrage aux européennes
Le référendum nuira aux élections européennes, estime le politologue Radu Carp sur son blog hébergé par le site Adevărul :
«Si les partis au gouvernement, PSD et ALDE, boycottaient le référendum, on risque d'avoir la plus faible participation électorale à des européennes en Roumanie depuis 2007. ... Les futurs eurodéputés auront donc un gros problème de légitimité. ... Cela risque de donner un coup de pouce aux partis populistes. Mais il faut aussi s'attendre à ce que les 33 eurodéputés, élus sur une base électorale insuffisante, ainsi que la possible invalidité du référendum, de par une participation trop faible, n'aient aussi des répercussions sur la justice.»