Etats-Unis : Trump lance la campagne pour sa réelection
Lors d'un meeting à Orlando, en Floride, le président américain, Donald Trump, a annoncé qu'il sera à nouveau candidat à la Maison-Blanche. Il se lance donc dans la course présidentielle, un peu moins d'un an et demi avant le scrutin de novembre 2020. Les éditorialistes jaugent ses chances de réussir et croient savoir qui serait à la hauteur côté démocrate pour le défier.
De fausses promesses
Trump promet à nouveau la lune, déplore Index :
«S'il veut être réélu, il tâchera de trouver un remède contre le cancer et le SIDA. Trump se représente à la présidence. Quatre ans après sa première campagne électorale, il lance celle de 2020. ... A l'époque aussi, il avait fait des promesses qu'il ne pouvait tenir. Il avait affirmé par exemple qu'il réduirait le prix des médicaments, que le Mexique financerait le mur frontalier et que la classe moyenne paierait dix pour cent d'impôts en moins à l'avenir.»
Les pro-Trump sourds aux tares de leur héros
Kurier tente d'expliquer le soutien indéfectible que les électeurs de Trump témoignent à leur président :
«On pourrait certes énumérer les erreurs que Trump a accumulées pendant ses premières années à la présidence, mais les médias libéraux ne cessent de les égrener à la petite semaine, aux Etats-Unis comme en Europe. Tout cela n'a pourtant aucun impact sur l'électorat de Trump : les soupçons de collusion avec la Russie, la guerre en Syrie ou la bombe en Corée du Nord sont à des années lumières de leur univers mental. Sur tous ces dossiers, leur président a un message manichéen, dans lequel il se pose en héro et en défenseur des Etats-Unis. ... Son projet de mur, qu'il recycle à l'envi, et ses invectives incessantes contre les immigrés entretiennent la peur centrale de ses électeurs. Trump a su resserrer les rangs du Parti républicain comme aucun président républicain n'avait su le faire depuis Ronald Reagan, pour la simple raison que le GOP n'a pas d'alternative à sa ligne populiste.»
Joe Biden, seul candidat démocrate à faire le poids
The Independent estime que l'ex vice-président de l'administration Obama a davantage de chances que les autres candidats démocrates de courtiser les électeurs de Trump :
«Biden incarne la crédibilité du parti, il a les atouts d'un puissant réseau d'organisation et de donateurs et il a le charme de piquer Trump là où il est le plus sensible : aux yeux des familles d'employés aux idées politiques modérées, du Michigan, de Pennsylvanie et du Wisconsin. Il suffit de consulter une carte interactive des collèges électoraux pour constater que si Biden décroche ces Etats du Midwest et qu'il conserve ceux que Clinton a remportés en 2016, il sera le premier à franchir la ligne d'arrivée. Si, par contre, Elizabeth Warren, Bernie Sanders ou Kamala Harris étaient nommés, les démocrates se compliqueraient la tâche.»
Le coup du rebelle ne marche plus
Dans cette nouvelle course à la présidence, Trump fait partie de l'élite qu'il avait vilipendée pendant sa dernière campagne, analyse The Irish Independent :
«Il ne peut plus se poser en vaillant rebelle qui monte à l'assaut pour faire tomber le système Clinton. N'oublions pas que son plus grand atout lors de la dernière campagne, c'était son adversaire même, et les efforts incroyables qu'elle a déployés pour faire capoter sa propre campagne. Nulle part ailleurs que sur la scène politique américaine, un millionnaire promoteur immobilier et présentateur de télévision de surcroît, aurait pu se présenter en intrépide outsider. La mayonnaise a pris la dernière fois, mais il ne pourra pas tirer sur cette ficelle une seconde fois. Cette fois-ci, il est l'homme à abattre - une pression qu'il n'a jamais ressentie auparavant.»
Le populisme comme toile de fond
Le président américain est en permanence en mode 'campagne électorale', constate Dagens Nyheter :
«Légiférer et décréter, ceci n'est pas le fond de commerce de la politique du président. Il est plutôt un adepte des accusations intempestives et des annonces grandiloquentes. Si possible sur Twitter. ... Ce comportement n'a toutefois rien de bien extraordinaire. Les promesses de Trump - comme de tout populiste - n'ont pas vocation à résoudre des problèmes, mais à attiser l'animosité envers les groupes que son électorat exècre. Trump les tient en haleine en faisant campagne tout au long de son mandat, et non en menant une politique concrète.»