Faut-il taxer davantage la viande ?
En Allemagne, les experts agricoles du SPD et des Verts ainsi que la Société de protection des animaux ont préconisé une hausse de la TVA sur la viande, qui bénéficie actuellement d'un taux de 7 pour cent, contre 19 pour cent pour d'autres denrées alimentaires. Les chefs de file des partis et la ministre de l'Agriculture ont rejeté la proposition. Le débat fait toutefois son chemin dans la presse européenne.
Un système vicié
Une hausse de la TVA sur la viande n'aurait qu'un impact dérisoire, critique tagesschau.de :
«En l'occurrence, il faut agir à un échelon supérieur, au niveau de la politique agricole de l'Union européenne, que l'on envisage actuellement de réformer. L'agriculture allemande pioche chaque année six milliards d'euros dans le budget européen. ... Mais ces fonds ne servent justement pas à subventionner l'agriculture durable. Plus un exploitant a d'hectares, plus il touche de subventions. C'est un vice du système. La politique devrait récompenser les PME, et non pas les exploitations industrielles. ... Elle devrait encourager bien plus qu'elle ne le fait actuellement les modes d'exploitation respectueux de l'environnement. Ceci entraînerait une réduction de la production de viande. Si la demande restait inchangée, cette viande serait plus chère, mais elle ne serait pas subventionnée dès le départ. C'est le système qu'il faut changer.»
La gauche engage une lutte des classes contre les pauvres
Pour Echo24, l'idée d'une taxe sur la viande frôle le ridicule :
«Une vache est une criminelle qui laisse une empreinte carbone inutilement importante. Une vache moyenne produirait trois tonnes de gaz à effet de serre, contre deux tonnes seulement pour un humain adulte. On comprend qu'il n'y pas de place pour les vaches et les porcs dans le monde. ... Un renchérissement de la viande pour des raisons politiques affecterait surtout les couches les plus pauvres de la population. Pour les riches - qui votent souvent vert en Europe de l'Ouest - un steak cher ne pose pas problème, pas plus que des prix élevés pour l'essence, l'électricité ou les billets d'avion. Cela semble incroyable : la nouvelle gauche pervertit la lutte engagée pour sauver la planète en une lutte des classes contre les pauvres.»
Changer ses habitudes alimentaires dès aujourd'hui !
Dans son dernier rapport, le GIEC insiste sur la nécessité de changer nos habitudes alimentaires. Libération appelle à prendre la mesure de l'urgence :
«Plus le temps passe, plus les rapports alarmistes s'accumulent, plus l'on réalise que notre avenir dépend d'un véritable changement de société, à engager dès à présent. Il ne s'agit pas seulement de prendre le vélo au lieu de la voiture, ou le train à la place de l'avion, mais de repenser notre vie quotidienne dans laquelle l'alimentation a une place prépondérante. Privilégier les circuits courts, favoriser les légumineuses et les fruits ou légumes du moment, en gros se réaccorder aux saisons et à notre environnement proche, ce qui ne peut pas nous faire de mal.»