Le Fidesz de Viktor Orbán doit-il rester dans le giron du PPE ?
L'adhésion au groupe européen PPE du Fidesz, parti au pouvoir en Hongrie, est suspendue depuis environ un an. Selon certains membres du PPE, une commission d'experts aurait décidé le maintien de cette mesure dans l'hypothèse où Orbán ne ferait pas de concessions. Celui-ci menace à présent de quitter le groupe de son propre gré. Les médias hongrois réfléchissent aux conséquences pour le Fidesz d'une rupture avec sa famille politique.
Un revers important pour la Hongrie
Il est compréhensible que la décision soit difficile à prendre pour le PPE, pointe Népszava :
«La direction du PPE doit tenir compte du fait qu'en maintenant le Fidesz dans le groupe, elle s'infligerait un fauteur de trouble permanent. Cette décision serait en effet une nette victoire politique pour Viktor Orbán, ce qui le conforterait dans la politique qu'il a menée jusqu'à présent. ... Mais le Premier ministre hongrois peut aussi sortir gagnant de l'histoire. Dans ce cas de figure, il pourrait faire valoir qu'il est devenu impossible de dire la vérité sur l'immigration et sur Soros [au sein du PPE]. ... Orbán serait gagnant, tandis que la Hongrie serait perdante, puisque l'influence potentielle du pays décroîtrait [si le parti au pouvoir ralliait un groupe minoritaire].»
Le Fidesz doit emprunter de nouvelles voies
Il faut que le Fidesz renonce de lui-même à son appartenance au PPE et fonde un nouveau groupe parlementaire, préconise le quotidien progouvernemental Mandiner :
«[Cette perspective] siérait bien à l'importance prise par Viktor Orbán sur la scène politique internationale ces dernières années. Il serait possible d'inciter d'autres partis à quitter les rangs du PPE et d'envisager un rassemblement de forces de droite qui, jusqu'à maintenant, étaient affiliées à d'autres familles voire sans étiquette. L'appartenance à un nouveau groupe politique, créé par un parti au pouvoir, serait une démonstration de force. ... Cette alliance ne serait pas la première ou la deuxième formation au Parlement, mais sa simple existence enverrait un message fort : certains ne plient pas et entendent poursuivre le combat.»