Crash du vol MH17 : à quoi bon un procès ?
Le procès autour de l'affaire du crash du vol MH17 au dessus de l'Ukraine orientale, il y a presque six ans, s'ouvre ce lundi devant un tribunal pénal siégeant dans l'aéroport international de Schipol. Les accusés, trois Russes et un Ukrainien, se trouvent en Russie et ne seront pas présent au procès. Dans ces circonstances, les médias néerlandais s'interrogent sur l'utilité de la procédure.
MH17 : un procès symbolique
NRC Handelsblad ne se fait pas beaucoup d'illusions sur le procès :
«Ce procès doit poursuivre l'objectif suprême d'établir la vérité. Une éventuelle mise en application de la justice dépendra de ce que ceci pourra par la suite permettre d'obtenir sur le plan politique - compensation, dommages et intérêts, reconnaissance - à la condition que la Russie y voie un avantage. Si le tribunal néerlandais est convaincu par les preuves apportées, il rendra un jugement solide qui aura une autorité morale. ... Mais hormis la force du jugement rendu, le droit pénal ne peut pas nous apporter autre chose.»
Nous serons inflexibles
Le procès doit avoir lieu en dépit des impondérables, fait valoir De Telegraaf :
«Les Russes, qui suivent une politique hégémonique cynique, ont systématiquement cherché à torpiller la recherche de la vérité. Les suspects sont protégés. Le procès durera vraisemblablement des années, et son résultat est incertain. Mais il s'agit d'un signal important. Après une attitude initiale hésitante, le Premier ministre, Mark Rutte, a fait preuve d'une résolution sans faille en 2014. ... Le message envoyé à la Russie est clair. Si la succession des évènements - trouver les suspects, les arrêter et les faire comparaître au tribunal - ne sera peut-être pas respectée, les Pays-Bas tiendront bon. Nous serons inflexibles désormais. »