France : triomphe pour les écologistes, revers pour Macron
Les Verts sont les grands gagnants du second tour des élections municipales en France. Ils ont conquis les villes de Lyon, Marseille, Bordeaux et Strasbourg. Jusque-là, Grenoble était la seule grande ville hexagonale dirigée par un maire écologiste. Le parti d'Emmanuel Macron, LREM, est en échec. Les éditorialistes évaluent l'impact de la pandémie de Covid-19 sur ce résultat.
Le confinement comme examen de conscience
Le rédacteur en chef de Libération, Laurent Joffrin, explique les raisons, selon lui, des succès des Verts :
«Portés par la prise de conscience écologique, sans doute favorisés par l'examen de conscience imposé par le confinement, confortés par la mobilisation de jeunes générations, les Verts transforment l'essai des européennes et se retrouvent pour la première fois à la tête d'importants exécutifs. Avec cette précision indispensable : bénéficiant de la prime au sortant, qui leur confère la crédibilité, les socialistes, résilients à l'échelle locale, leur ont apporté un concours essentiel. Gauche pas morte…»
Une gestion de crise sanctionnée
Le président français est sur la défensive, juge Stefan Brändle, correspondant à Paris de Der Standard :
«Macron paie le prix de sa mauvaise gestion de crise. Contrairement à l'Allemagne, il a réagi trop tardivement, et lorsqu'il a enfin réagi, sa réponse a été trop rugueuse. ... Le confinement décrété mi-mars par Macron n'a pas empêché un taux de mortalité élevé, et il a mis l'économie K.-O. - un état dont le pays ne se relèvera pas de sitôt. ... La France ressemble à un champ de ruines : la crise structurelle des gilets jaunes n'est pas plus surmontée que celle du coronavirus ; et depuis le début de ce mouvement social, la société se trouve en état d'insurrection permanente.»
Les électeurs attendent toujours le changement
Les promesses non tenues de Macron ont contribué à un raz-le-bol politique, croit savoir ABC :
«Le dispositif mis en place en raison de la pandémie de Covid-19 pourrait expliquer le désintérêt notoire des Français pour le second tour des municipales, marqué par une abstention record. Mais ce désintérêt est aussi lié à la déception éprouvée après trois années de présidence Macron, lequel était arrivé au pouvoir après s'être présenté comme une alternative aux partis traditionnels, et lequel n'est pas parvenu à honorer ses promesses de renouvellement.»