Espagne : les coursiers ne sont pas des travailleurs indépendants
En Espagne, la Cour suprême a reconnu aux coursiers à vélo travaillant pour des plateformes de livraison le statut de salariés et non de travailleurs indépendants. Elle a ainsi donné raison au plaignant madrilène Isaac Cuende, qui avaient intenté un procès contre son employeur Glovo. La fin de la précarité pour les services de livraison espagnols ?
En finir avec la précarité
Le gouvernement doit sans tarder s'attacher à définir clairement les conditions de travail devant prévaloir dans ce secteur, plaide El País :
«La décision du juge devrait suffire à mettre fin au débat sur le statut des travailleurs de ces plateformes. Le ministère du travail devrait profiter de ce verdict - non contraignant mais qui a vocation à harmoniser la situation juridique - pour en finir avec les décisions contradictoires et tenir la promesse faites aux entreprises et aux syndicats de proposer une réglementation d'ici peu. Glovo a d'ores et déjà indiqué qu'il attendait la nouvelle réglementation. Il n'y a pas de raison de différer la solution et de maintenir les livreurs dans des conditions de travail précaires.»
Ne pas garrotter le secteur de la livraison
El Economista de son côté préconise une solution flexible :
«Le verdict rendu place le secteur de la livraison face à un défi. La décision doit certes être acceptée, mais cette obligation ne devrait cependant pas empêcher une réflexion sur la compatibilité de cette activité avec un emploi à temps complet. Nous sommes face à un problème complexe auquel il n'y a pas de solution immédiate. ... Le gouvernement pourrait chercher à accorder aux entreprises davantage de flexibilité si, à l'issue d'un débat ouvert dans la société (mais aussi au sein de l'exécutif, qui présente de fortes divergences sur la question), il s'avérait nécessaire de préserver cette prestation de service qui connaît une forte demande.»