Grèce : une mobilisation et une répression évitables ?
Si le gouvernement grec avait interdit les rassemblements dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie, plusieurs centaines de personnes ont toutefois commémoré, mardi à Athènes, le soulèvement étudiant de 1973 contre la junte militaire. Des manifestations auxquelles ont participé des députés du Parti communiste grec (KKE). Des rassemblements ont également eu lieu dans les autres villes du pays, et ont été, dans la plupart des cas, violemment dispersés par la police.
Le gouvernement s'est fourvoyé
Sur le portail TVXS, Stelios Kouloglou, eurodéputé du parti de gauche SYRIZA, voit dans la répression policière une faute politique :
«Si le gouvernement avait demandé à ce que ne soient organisées que des manifestations symboliques, et ce naturellement dans le respect des règles sanitaires, on n'aurait pas assisté aux scènes survenues hier : la violence policière, le déploiement de 6 000 agents face à 1 500 manifestants dans tout Athènes, les clusters potentiels dans les geôles des commissariats ou dans les blocs des forces anti-émeute. ... Comme ils se savent soutenus par l'écrasante majorité des médias, les membres du gouvernement ont cru qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient.»
Un égoïsme populiste
Protagon fustige le choix du Parti communiste grec (KKE) de manifester :
«Les membres du KKE qui ont manifesté avaient vraisemblablement envoyé un SMS avec le code prévu pour se rendre chez le médecin ou à la pharmacie [système d'autorisations de sortie requises pendant le confinement]. C'est grave. C'est le genre de comportement qui nuit au profil militant. Un révolutionnaire ne se comporte pas comme une petite-bourgeoise roublarde. ... Ils ont obtenu la tribune qu'ils recherchaient. ... Nul doute que cette attitude a dû offenser les citoyens qui ont à cœur de respecter les mesures de lutte contre la pandémie.»