Le prince héritier saoudien aurait approuvé le meurtre de Khashoggi
Selon un rapport des services de renseignement américains récemment publié, le prince héritier Mohammed Ben Salman aurait validé le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Résidant aux Etats-Unis, ce dernier avait été assassiné par un commando spécial le 2 octobre 2018 au consulat saoudien d'Istanbul. Si Mohammed Ben Salman n'a fait jusqu'ici qu'endosser formellement la responsabilité de ce geste, les éditorialistes lui demandent à présent de jouer cartes sur table.
L'Arabie saoudite doit devenir un Etat de droit
Le Monde constate qu'un partenariat avec les Etats-Unis ne pourra se maintenir que si Riyad change son fusil d'épaule :
«Le président démocrate Biden sait qu'il ne transformera pas 'MBS' [Mohammed Ben Salman] en parangon de vertu. Il a simplement besoin que son principal partenaire arabe soit plus présentable et joue le jeu du multilatéralisme. … Le prince héritier serait bien avisé d'entendre le message. En parallèle à ses crises d'autoritarisme, il a lancé un ambitieux programme de modernisation économique et sociétale de son pays. Cette initiative nécessite un niveau d'investissement étranger et d'adhésion populaire dont l'Arabie est aujourd'hui très loin. S'il veut donner à son plan une chance de réussir, 'MBS' doit transformer son royaume de la peur en un Etat de droit.»
Des sanctions et des poursuites
The Observer appelle le gouvernement britannique à adopter une ligne bien plus dure envers le régime saoudien :
«Il devrait au moins imposer des sanctions contre le prince héritier en ajoutant son nom à la liste des 20 dirigeants saoudiens frappés d'interdiction de séjour l'année dernière par le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, et dont les avoirs ont été gelés pour leur implication dans la mort de Khashoggi. La Grande-Bretagne devrait suspendre la vente d'armes et d'équipements militaires susceptibles d'être utilisés au Yémen ou de servir à réprimer l'opposition intérieure. Notre gouvernement devrait également soutenir sans réserve les efforts entrepris pour traduire Mohammed Ben Salman en justice pour complot en vue de meurtre.»