Affaire Cameron : le lobbying en question au Royaume-Uni
Les révélations se succèdent en Grande-Bretagne dans le scandale de lobbying impliquant l'ex-Premier ministre David Cameron, alimentant le débat sur les liens entre les mondes politique et économique. En 2012, Cameron avait nommé conseiller gouvernemental l'entrepreneur Lex Greensill, patron de la société financière éponyme. Après sa démission, Cameron était à son tour devenu conseiller de Greensill, qui a fait faillite en mars.
L'importance du privé
Pour The Daily Telegraph, il est important que des liens étroits existent entre classe politique et économie privée :
«Si le gouvernement a des contacts avec les entreprises, il y a de bonnes raisons à cela. Les entreprises tendent à mieux effectuer les tâches que le gouvernement et sont plus au fait des réalités économiques. Lorsque les gouvernements ont des problèmes avec des questions informatiques, ils font logiquement appel aux compétences du secteur privé. Cela implique parfois des mutations, la nomination de conseillers spéciaux ou l'incorporation durable d'employés du privé dans le secteur public.»
Une absence de règles
The Guardian récuse cette argumentation :
«De par le manque de transparence et de régulation, il est trop facile pour les personnes disposant des bons contacts de se ménager un accès privilégié afin de faire pencher la balance en leur faveur. ... Aucune politique digne de ce nom n'a été adoptée pour réguler cette pratique de pantouflage, qui permet à des conseillers spéciaux, d'anciens ministres et Premiers ministres, d'accepter des emplois grassement rémunérés. ... Un phénomène qu'a consolidé, ces dix dernières années, l'approche naïve et irréaliste qui consiste à privilégier l'expérience du secteur privé pour élaborer et mener à bien la politique gouvernementale.»