Entre Varsovie et Prague, la mine de la discorde
Dans une ordonnance en référé, la Cour de justice de l'UE somme la Pologne de mettre fin sans délai à l'extraction de lignite à Turów. La plainte avait été déposée par la Tchéquie, qui déplore une baisse du niveau de la nappe phréatique dans une vaste zone transfrontalière. Quelle est l'incidence du différend pour la Pologne, mais aussi pour les relations entre les deux pays ?
La fin est proche
Polityka prédit la fin du projet d'extraction de lignite et la fermeture de la centrale au charbon de Turów :
«Les Tchèques sont arrivés à leurs fins : Varsovie doit se dépêcher d'accéder à toutes leurs demandes, que notre pays a jugées jusqu'ici trop chères et injustifiées. Elles pèseront lourd dans le budget de la Pologne car comme on le sait, à l'initiative du président du groupe énergétique PGE, l'ensemble du secteur du charbon polonais, y compris Turów, doit être cédé à l'Etat. Le prix du charbon s'en trouvera augmenté et la centrale de Turów, ainsi que la mine de lignite à ciel ouvert, devront bientôt fermer.»
Ces amis qui se connaissent si mal
Sur le dossier du site minier de Turów, Varsovie et Prague mènent un dialogue de sourds, constate Hospodářské noviny :
«Pour la Tchéquie, il s'agit d'un problème environnemental régional. ... La Pologne, en revanche, tremble pour la stabilité de son système énergétique national et pour ses rapports déjà tendus avec l'UE. ... En résulte la pire crise de ces dix dernières années dans les rapports entre les deux pays. L'affaire Turów illustre une caractéristique des relations tchéco-polonaises en général : les problèmes transfrontaliers sont abordés dans des perspectives nationales, voire nationalistes, depuis un centre éloigné. En dépit des liens amicaux clamés par les politiques, nous ne nous connaissons pas suffisamment. Nous en savons trop peu les uns sur les autres et sommes incapables de dialoguer en vue de trouver des solutions communes.»