Madrid, le tremplin de la droite espagnole ?
La conservatrice (PP) Isabel Díaz Ayuso, réélue présidente de la région de Madrid avec le soutien du parti d'extrême droite Vox, est officiellement entrée en fonction samedi. Les éditorialistes analysent ses premières annonces politiques et s'inquiètent de voir qu'elle se sert de l'arène politique madrilène pour porter un combat idéologique au niveau national.
Une manière détournée de légaliser le racisme
Seules les mères de moins de 30 ans et établies depuis au moins dix ans dans la région de Madrid à la naissance de leur enfant pourront percevoir cette allocation, annoncée par Ayuso. Une mesure vertement critiquée par Ignacio Escolar, rédacteur en chef d'eldiario.es :
«Comme il est légalement impossible de discriminer en fonction de la couleur de peau ou du pays d'origine, cette condition a été trouvée. ... Les étrangères sont pourtant elles aussi des femmes et payent des impôts. ... La seule manière d'expliquer ce prérequis de dix ans de résidence pour l'octroi de l'allocation, c'est la volonté de gratifier Vox : priver de nombreuses immigrées de l'aide ; allouer de l'argent aux enfants, mais seulement aux enfants blancs originaires de Madrid, - et non à ceux que Vox traite de délinquants et veut expulser du pays.»
La naissance d'un contre-modèle
El País entrevoit dans les premières annonces d'Ayuso le signe qu'une alternative au Premier ministre socialiste est en train de se dessiner :
«Isabel Díaz Ayuso est entrée en fonction cette semaine et fait de la gouvernance de la région de Madrid un combat idéologique contre Pedro Sánchez : en procédant à des allégements fiscaux qui favorisent notamment les hauts revenus ; en accordant une allocation aux mères de famille, qui exclut celles qui ne sont pas 'suffisamment enracinées' dans la région ; et en tolérant le racisme de Vox, parti auquel elle doit in fine son mandat de présidente de région, et qu'elle a contenté en exprimant de vives critiques à l'encontre de l'IVG.»