Espagne : les groupes énergétiques seront ponctionnés
En raison de la forte hausse des prix de l'électricité, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a annoncé des mesures qui seront en vigueur jusqu'en mars 2022. Elles prévoient notamment de "capter" les profits réalisés par les groupes, lorsque ceux-ci, à l'image des producteurs d'électricité issue du nucléaire, profitent de la hausse des prix alors qu'ils ne sont pas pénalisés par le renchérissement du gaz naturel. Les entreprises envisagent un recours juridique.
Un acharnement qui compromet l'approvisionnement
La Razón juge irresponsable l'initiative du gouvernement :
«Rejeter sur les groupes énergétiques la responsabilité des prix élevés du courant, en passant sous silence le fait qu'ils opèrent sur un marché strictement réglementé par le gouvernement, est une farce. Du reste, on traite les consommateurs comme des mineurs, incapables d'assumer les conséquences des engagements souscrits par l'Espagne dans la lutte contre le réchauffement climatique. C'est aussi faire fi des règles établies, ce qui engendre une insécurité juridique qui sera préjudiciable à notre économie et découragera les investissements. Ce qui est plus grave, c'est le risque encouru d'une restriction accrue des sources de production d'électricité.»
La paix sociale est en jeu
Vu le contexte, l'intervention de l'Etat est justifiée, fait valoir El País :
«Les mesures prises par le gouvernement contre la hausse incontrôlée des coûts de l'électricité sont raisonnables. L'augmentation du prix du courant menaçait en effet de provoquer une fronde sociale comparable au mouvement des gilets jaunes en France ou aux réactions en Europe de l'Est à la vague des réfugiés de 2015.»