Nouvelles sanctions contre la Russie : quel impact ?
Les Etats de l'UE se sont entendus sur l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie. Banques, marchés financiers, entreprises et personnalités russes seront ciblés dès ce mercredi. Le président américain, Joe Biden, a lui aussi annoncé des mesures de rétorsion financières. L'UE n'hésitera pas à recourir à de nouvelles mesures si la Russie poursuit son action, a prévenu la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Dans la presse, la satisfaction est modérée.
Ne pas faire les choses à moitié
The Irish Times appelle à réagir aux menées de la Russie par de rudes sanctions économiques :
«La manoeuvre de Poutine dans les provinces de Lougansk et Donetsk est plus que symbolique. ... En reconnaissant l'indépendance de ces deux entités, toutes deux dirigées par des leaders fantoches, il peut les envahir en invoquant le prétexte de les protéger. Même si Poutine ne va pas plus loin, il se sera rendu coupable d'une grave violation du droit international et d'un défi à l'Europe et aux Etats-Unis. Temporiser ou réviser à la baisse le lourd train de sanctions décidé ces dernières semaines serait un terrible échec.»
Poutine est habitué aux sanctions
Lidové noviny se fait peu d'illusions sur l'efficacité des sanctions occidentales :
«Celles-ci affecteront 300 députés russes, des dizaines de fonctionnaires, des banques et l'accès de la Russie aux marchés financiers et de capitaux de l'UE. Or ce sont des choses auxquelles la Russie s'attendait. ... Soyons francs. Le ministre letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkēvičs, a affirmé que les sanctions devaient 'dissuader Poutine d'envenimer davantage la situation'. Il s'agit d'un vœu pieux, à tout point de vue. Pour Poutine, les sanctions constituent un phénomène naturel, au même titre que la pesanteur. S'il a décidé de neutraliser l'Ukraine, ce ne sont pas des sanctions qui l'en empêcheront.»
Il faut frapper plus fort
Verslo žinios juge lui aussi les sanctions insuffisantes :
«L'avenir montrera la violence du coup que ces sanctions portent à la Russie (pour autant que celle-ci le ressente). On sait d'ores et déjà qu'elles sont assez faibles, comparées aux menaces. Le nom de Poutine ne figure même pas sur la liste. Un grand soulagement pour lui, mais aussi pour les Bourses. On s'attendait à un coup plus rude. Ce genre de sanctions relativement faibles n'arrêtera pas Poutine et sa manie envers l'Ukraine. ... Une fois de plus, le Kremlin a repoussé une ligne rouge, à son avantage. ... Combien de fois va-t-on encore le tolérer ? Comme tous les criminels, Poutine et tous ses faucons ne s'arrêteront pas avant de voir directement sous leur nez le poing qui les menace.»
L'Ukraine a besoin de la protection de casques bleus
Le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait recourir à un autre calibre, estime De Morgen :
«Poutine affirme vouloir déployer dans le Donbass des 'troupes de maintien de la paix'. Les autres membres du Conseil de sécurité pourraient le prendre au mot en lui demandant : Tu veux des troupes de maintien de la paix ? Et pourquoi pas de vrais casques bleus ? Si Poutine mettait son veto, il dévoilerait son véritable visage. ... La réalité, c'est que le Poutine que l'on a entendu parler lundi soir ne s'arrêtera pas, sauf à percuter frontalement un mur d'acier. Et il vaut mieux que ce mur soit du bleu de l'ONU que du rouge du sang qui menace de couler.»