L'Allemagne rejette les demandes de réparation polonaises
En visite à Varsovie mardi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a opposé une fin de non-recevoir aux demandes de réparation du gouvernement polonais. Berlin estime que la question des réparations est close, a signifié Baerbock à son homologue polonais, Zbigniew Rau, lors d'une rencontre. La Pologne réclame à l'Allemagne 1 300 milliards d'euros de réparations pour les dommages liés à l'occupation allemande.
En campagne électorale
A l'heure où la Russie est en guerre contre l'Ukraine, ce différend tombe fort mal à propos, estime Frankfurter Rundschau :
«Le gouvernement polonais le sait parfaitement. Les demandes de réparations sont avant tout une manœuvre de politique intérieure. Les Polonais seront appelés aux urnes dans un an. Le parti au pouvoir PiS craint probablement que si les électrices et les électeurs souffrent du froid cet hiver, ils lui tourneront le dos. Ce dont on a besoin actuellement, c'est d'intensifier la coopération germano-polonaise, et non de commencer une dispute que l'on ne pourra peut-être jamais régler.»
Le poulain des Etats-Unis monte au créneau
Dans Izvestia, l'historienne et politologue Ievguénia Piménova voit dans les demandes de réparations l'expression d'une nouvelle conscience polonaise :
«Varsovie se considère de plus en plus comme le premier partenaire des Etats-Unis en Europe continentale, un statut qui l'autoriserait à dicter ses conditions politiques. Tout cela est souvent en contradiction avec les aspirations de l'Allemagne. La question des réparations crée une ligne de tension supplémentaire qui pourrait entraîner une confrontation tangible au sein de l'UE, entre un groupe de pays de la 'Vieille Europe' dirigé par l'Allemagne, d'une part, et une série de 'nouveaux venues' sous la houlette de la Pologne, d'autre part.»