Moscou et Minsk veulent créer une force militaire commune

Après l'explosion survenue le pont de Crimée, le président bélarusse Alexandre Loukachenko a annoncé le 10 octobre vouloir former une force régionale commune avec la Russie, qui serait stationnée au Bélarus. Loukachenko a justifié cette initiative en invoquant de prétendus "projets d'attaque" de la part de l'Ukraine. La presse se demande une nouvelle fois si Minsk entend entrer en guerre aux côtés de la Russie.

Ouvrir/fermer tous les articles
Gordonua.com (UA) /

Une entrée en guerre imminente

Les troupes bélarusses combattront bientôt en Ukraine, assure Natalia Radina, rédactrice en chef du portail d'opposition bélarusse Charta97, sur Gordonua :

«Tôt ou tard, l'armée bélarusse finira par entrer en guerre. Il évident désormais que ce n'est qu'une question de temps. Mais une chose est claire également : une escalade de la situation ne fera qu'accélérer la chute du régime dictatorial au Bélarus. Loukachenko s'est mis dans une impasse dont il ne pourra plus sortir. »

Polityka (PL) /

Le compte à rebours est lancé

Loukachenko est sur la sellette, estime Polityka :

«Soit il se fait dégager par la population, soit par le Kremlin. Ce dernier scénario lui donne une certaine marge de manœuvre. Loukachenko a naturellement conscience que Moscou peut facilement le remplacer par un officier de l'appareil d'Etat bélarusse, largement infiltré par les services russes. ... Loukachenko pense peut-être qu'en cédant aux Russes équipements, terrains d'entraînement et installations logistiques, il pourra réaffirmer sa loyauté et repousser une entrée en guerre. Jouer la montre peut s'avérer judicieux tant que Poutine s'imagine être un leader fort qui dispose d'alliés fidèles.»

Krytyka Polityczna (PL) /

Arrêter avec les idées reçues

Krytyka Polityczna appelle à accorder davantage de considération au mouvement démocratique bélarusse :

«Contrairement aux Ukrainiens, les Bélarusses indépendants n'ont jamais contrôlé ne serait-ce que la moitié du pays. Ils n'ont jamais bénéficié d'une autonomie locale ou d'un véritable pluralisme au Parlement. Depuis plus d'un quart de siècle, la démocratie bélarusse est une véritable farce. Le fait que les gens soient descendus si nombreux dans la rue en 2020 est donc un exploit sans précédent. ... Au lieu de rappeler cet état de fait et de les aider à se relever dans de bonnes conditions, on les accuse régulièrement, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ukraine, et on les qualifie de moutons»

.