Tchéquie : Babiš remet en question une clause de l'OTAN
Lors d'un débat télévisé, le candidat à la présidence tchèque Andrej Babiš a répondu par 'non, certainement pas' à la question de savoir s'il enverrait des troupes tchèques en cas d'attaque contre la Pologne ou les Etats baltes, suivant la clause de défense collective de l'OTAN. Cette déclaration a suscité de vives critiques dans le pays et à l'étranger. La presse s'inquiète des implications de ces propos dans le cadre de la campagne électorale.
Un vrai risque pour la sécurité
Aktuálně.cz fulmine :
«En déclarant qu'il n'enverrait pas de troupes pour aider la Pologne ou les pays baltes, Babiš sape et ébranle les fondements de notre sécurité. Les réactions de la Pologne et des pays baltes ont montré à quel point les propos de Babiš ont choqué ces deux pays. L'ex-Premier ministre a sérieusement terni l'image de la République tchèque. ... Babiš est un individu totalement imprévisible. Il est prêt à compromettre notre principale alliance de sécurité sans sourciller. ... Ils ont dû se réjouir, au Kremlin. Chaque déclaration allant dans le sens de celle de Babiš, dimanche, est cruciale pour Moscou.»
Il est allé trop loin
Babiš fait des déclarations coup de poing pour séduire les électeurs d'extrême gauche et d'extrême droite, critique Seznam Zprávy :
«Il entend leur adresser un message clair et net, susceptible de capter leur attention, qui est au plus bas. Et Babiš, qui est prêt à tout pour atteindre ses objectifs, s'en donne à cœur joie. Mais il a dépassé une limite qui n'aurait pas dû être franchi, même en plein coeur d'une campagne virulente. L'OTAN n'a jamais été aussi indispensable à la sécurité tchèque. Remettre en question les engagements de l'alliance pour convaincre des électeurs n'est pas digne d'un homme politique qui affirme aimer son pays.»
De grâce, pas de deuxième Orbán
Rzeczpospolita compte sur le fait que les électeurs se prononceront contre Babiš et en faveur de son concurrent, l'ex-général Petr Pavel :
«Nous aurions de sérieux problèmes si l'analyse de Babiš, à savoir une évolution du point de vue de la société vis-à-vis de la guerre, était avérée. Nous comptons sur Prague pour maintenir son cap pro-occidental et pro-ukrainien, et nous nous réjouissons de la visite du général. Un Orbán dans la région, c'est déjà plus que suffisant.»