Birkenstock veut entrer à Wall Street
Birkenstock, fabricant allemand de sandales de tradition, veut faire son entrée en bourse aux Etats-Unis. Boostée par un chiffre d'affaires en hausse, l'entreprise rhénane a déposé son dossier d'introduction auprès de la SEC, l'organisme américain de réglementation des marchés financiers, la semaine passée. Les commentateurs se penchent sur le parcours de l'entreprise et sur ses perspectives d'avenir.
Birkenstock surfe sur l'air du temps
The Irish Times a son explication au succès commercial international de Birkenstock ces dernières années :
«Si l'idée selon laquelle nos comportements et nos achats sont le reflet de notre âme vaut son pesant de cacahuètes, eh bien la popularité des sandales Birkenstock atteste d'une société tourmentée. Dans un contexte d'incertitudes, nous sommes nombreux à avoir le réflexe de nous habiller comme des aides-soignants. ... Sur fond de guerre, de pandémie, d'aléas financiers, de crise du logement, de fake news, d'essor de l'extrême droite, de filtres Instagram et d'IA, une marque de chaussures cultivant l'authenticité est une valeur sûre, qui marque des points.»
Attention au péché d'hybris !
Dans Financial Times, le chroniqueur John Gapper appelle le fabricant allemand à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre :
«Si une sandale Birkenstock peut être fabriquée n'importe où dans le monde, rien n'arrêtera la soif d'expansion effrénée de l'entreprise, jusqu'à ce que la marque se démode. Baisse des ventes, restructuration, changement de direction, regain de popularité. Et ainsi de suite... J'ai envie de conseiller à Birkenstock de s'épargner tous ces désagréments. Le client Birkenstock américain possède en moyenne 3,6 sandales - personnellement j'en ai même davantage. J'en conclus que depuis 1963, l'entreprise doit avoir fait les bons choix. Pourquoi ne pas continuer sur sa lancée ?»