Pays-Bas : Geert Wilders ne sera pas Premier ministre
Geert Wilders, populiste d'extrême droite, a fait savoir qu'il renonçait au poste de Premier ministre. Il affirme ainsi vouloir ouvrir la voie à une coalition de droite. Le PVV de Wilders, le parti libéral VVD, le parti agricole BBB et le parti centriste NSC veulent désormais sonder les possibilités de former un 'cabinet extra-parlementaire', pouvant par exemple être composé d'experts externes. Que penser de cette initiative ?
Un parti qui se défile
De Standaard doute que cette constellation de partis puisse aboutir à la formation d'un gouvernement :
«Les négociations en ce sens montrent une chose : Geert Wilders a placé la barre très bas. Il donne désormais la priorité à 'l'intérêt général', pour ainsi dire. Après avoir renoncé à son programme, il renonce désormais aussi à ses ambitions. A présent, le but principal de l'extrême droite est de faire partie du gouvernement. Le programme ne l'intéresse pas. Et une chose est sûre : si les choses tournent mal, ce sera de la faute des autres. Un trait bien connu des gens de l'extrême droite. Prendre des responsabilités, ce n'est pas leur truc.»
La fin d'un partenariat constructif et fiable
Il ne faut pas se réjouir trop vite de la nouvelle, prévient Süddeutsche Zeitung :
«Car la seconde partie de l'annonce indique que les Pays-Bas vont probablement bientôt avoir un gouvernement très à droite. ... Ce cabinet va notamment tenir un autre discours en matière de politique environnementale, climatique, vis-à-vis de la Russie et, bien entendu, du droit d'asile. Il cherchera à créer des blocages et à mettre des bâtons dans les roues dans le fonctionnement de l'UE, là où c'est possible. Le pays va changer de caractère sur le plan européen et ne sera plus le partenaire constructif et fiable sur lequel l'Allemagne pouvait presque toujours compter.»
Gouverner avec le PVV n'est plus tabou
Devenir Premier ministre n'était pas le plus important pour Wilders, affirme NRC :
«Cette perspective était controversée auprès des électeurs [de ses potentiels partenaires de coalition] NSC et VVD. Mais de surcroît, Wilders sait combien il est important de faire régner l'ordre au sein de son groupe politique. Le PVV est l'organisation d'un seul homme. Et comme l'actuel groupe parlementaire, constitué de 37 députés, compte surtout des politiques inexpérimentés, la présence de Wilders y sera plus utile qu'au gouvernement. ... Les trois autres partis sont prêts à former un gouvernement majoritaire, avec le PVV comme première force politique. Cela était inconcevable récemment encore. Mais il n'est plus tabou aujourd'hui d'envisager de gouverner avec le PVV à La Haye.»
La concession de la dernière chance
Le pays n'est pas près d'être doté d'un gouvernement, analyse De Volkskrant :
«On peut considérer la décision de Wilders comme un sacrifice pour préserver une ultime chance de former un gouvernement de droite. Dans le même temps, cela offre au chef de file du PVV la possibilité de continuer à diriger son groupe parlementaire, fort de 37 députés. ... Mais les quatre partis de droite devront encore surmonter quelques obstacles. Les questions budgétaires, notamment, pourraient encore susciter quelques problèmes. ... Si les partis négocient encore, c'est surtout parce qu'il n'y a pas d'alternative. ... Personne ne se réjouit de la perspective d'élections anticipées.»