Voitures électriques chinoises : une surtaxe qui divise
L'UE prévoit de mettre en œuvre des droits de douane compensateurs sur les voitures électriques chinoises. Le gouvernement allemand, hostile à cette mesure, a été mis en minorité. La Commission européenne peut désormais mettre en place une surtaxe allant jusqu'à 35,3 pour cent. La presse européenne est partagée.
Un succès pour la cheffe de la Commission
D'après Neue Zürcher Zeitung, Ursula von der Leyen répète une méthode gagnante :
«Il s'agit d'un succès pour la cheffe de la Commission von der Leyen et pour la capacité d'agir de l'UE. Et d'un échec pour le chancelier allemand Olaf Scholz. ... La présidente de la Commission, femme de pouvoir, ... a appliqué la même recette qui lui avait déjà permis le succès lors de la mobilisation pour l'Ukraine : elle concocte une initiative en petit comité, dicte tout d'un coup la marche à suivre, avant de chercher ensuite un large soutien des pays. Car sans celui-ci, elle est impuissante.»
Les réactions des autres sont plus sévères
Cette mesure était indispensable à la survie de l'industrie européenne, souligne Handelsblatt:
«[L]es droits de douane sont un signal fort envoyé à Pékin qui montre le refus de l'Europe de soutenir le modèle économique chinois au détriment de ses propres entreprises. A force de subventions massives et d'autres aides de l'Etat, le gouvernement chinois a permis à ses entreprises de mettre en place des capacités de production élevées à moindres coûts. ... Le fait qu'un marché après l'autre impose des restrictions aux marchandises chinoises devrait inciter les opposants aux droits de douane à réfléchir. Rappelons que la plupart des pays adoptent des mesures beaucoup plus dures que celles décidées par l'UE.»
Conjurer une guerre économique
Une escalade entre Bruxelles et Pékin porterait préjudice aux deux camps, met en garde The Irish Times :
«En Chine, la demande intérieure est toujours atone. La dernière chose dont l'économie de ce pays a actuellement besoin, c'est d'une guerre économique avec l'UE, son principal partenaire. Quant aux agriculteurs, industriels et autres exportateurs européens, ils ne peuvent guère se permettre une baisse de leurs exportations vers la Chine, dans le contexte des guerres en Ukraine et au Proche-Orient qui impactent fortement le commerce. ... Pékin et Bruxelles devraient s'atteler à parvenir à un compromis permettant de protéger l'industrie européenne tout en évitant la spirale fatale d'une guerre économique nocive pour tout le monde.»