La révolution de velours, il y a 35 ans en Tchécoslovaquie
Des manifestations étudiantes à l'université de Prague et place Venceslas avaient amorcé, le 17 novembre 1989, la chute du régime communiste en Tchécoslovaquie, sans grande effusion de sang. Ce fut la "révolution de velours". 35 ans plus tard, où en sont les grands idéaux de l'époque ?
Des revendications avant tout matérielles
Hospodářské noviny fait le commentaire suivant :
«En ce jour férié, nous devrions cesser de nous raconter des balivernes. Il y a 35 ans, les enjeux étaient bien plus terre à terre que la liberté et la démocratie. La priorité, c'était de sortir le plus vite possible de la détresse matérielle du communisme et entrer dans le paradis de la consommation. Si ce fait n'est pas encore entièrement reconnu, une preuve vient l'étayer, à l'heure où la démocratie à proprement parler est peut-être en train de nous glisser entre les doigts. ... Pourquoi ? La raison ne saurait être plus matérialiste : les gens ne sont pas satisfaits de leurs conditions de vie matérielle. ... En cette année anniversaire, quelle est le sujet qui est sur toutes les lèvres ? La qualité de la démocratie ? Que nenni ! Le prix de la plaquette de beurre, oui.»
Les démocrates doivent se serrer les coudes
Peter Bárdy, rédacteur en chef d'Aktuality.sk, appelle les médias et la société civile à défendre la démocratie et la liberté, à plus forte raison en cette passe difficile pour la politique slovaque :
«La démocratie et la liberté ne sont pas automatiquement porteuses de confort matériel, de prospérité et de bonheur. Elles demandent un dur labeur, un engagement personnel, du courage et la détermination à ne pas baisser les bras. Elles ont besoin de notre soutien non pas quand elles se portent bien, mais au contraire quand elles ont besoin de notre aide et de notre protection. Václav Havel n'a pas dit que la vérité et l'amour triompheraient [automatiquement] du mensonge et de la haine. Il a dit qu'ils devraient triompher. ... Nous devons faire en sorte que cela ait lieu.»