Fin du transit de gaz : quelles conséquences pour Kyiv ?
Fin 2024, les derniers mètres cubes de gaz russe ont été acheminés vers l'Europe dans des gazoducs ukrainiens. Kyiv avait refusé de négocier une reconduction de l'accord de transit tant que Moscou serait en guerre contre l'Ukraine. Les quantités transportées étaient faibles. A présent, Gazprom ne dispose plus que de ses gazoducs transitant par la Turquie, qui approvisionnent notamment la Hongrie en gaz.
Une victoire financière
Le coup est dur pour les caisses du Kremlin, résume Mychaïlo Hontchar, spécialiste des questions énergétiques, dans Espreso :
«Kyiv a résisté à la tempête de chevaux de Troie que le Kremlin a déchaînée contre l'UE, ne s'est pas laissée séduire par des propositions malhonnêtes et a fini par forcer Moscou à mettre fin à ses exportations de gaz vers l'Europe via l'Ukraine. ... Pour l'agresseur, cela signifie des pertes annuelles entre six et six milliards et demi de dollars américains de recettes issues des exportations de gaz, un des piliers du financement de la guerre.»
Les gazoducs ukrainiens dans le collimateur russe
Glavkom redoute des attaques russes de l'infrastructure gazière ukrainienne :
«L'ennemi suit une certaine logique, cohérente de son point de vue : 'Si les gazoducs ne transportent plus notre gaz, plus aucun gaz ne devrait couler dans ces conduites'. La Russie n'a pas de problèmes de conscience à détruire les infrastructures, qu'elles soient militaires ou même civiles. Et la pipeline est un atout précieux. Les premières cibles seront les stations de comptage du gaz, car leur destruction complique considérablement l'exploitation commerciale des gazoducs ukrainiens quand elle ne la rend pas tout simplement impossible.»