Qui sortira l'Espagne de sa dette ?
L'Espagne a dépassé d'un pour cent le plafond du déficit budgétaire de 4,2 pour cent convenu avec l'UE. C'est ce qu'a fait savoir le ministre espagnol des Finances Cristóbal Montoro. Le FMI a appelé Madrid à fournir des efforts d'austérité supplémentaires. Un legs qui compliquera la tâche du nouveau gouvernement qui n'est pas encore élu, commentent les journalistes.
Madrid doit renégocier son assainissement budgétaire
Après les sombres prévisions économiques du FMI, la tâche qui attend le futur gouvernement ne sera pas facile, écrit le journal économique de centre gauche Cinco Días :
«L’analyse peu flatteuse de l’Espagne fait état d’une dette publique de 95 pour cent du PIB pour les années à venir et d’un taux de chômage de 15 pour cent d’ici 2021. Les prévisions du FMI plaident en faveur de la nécessité de renégocier avec Bruxelles l’agenda d’assainissement budgétaire le plus tôt possible, pour prendre la mesure des réalités à court ou moyen terme. … Ces nouveaux projets doivent être assortis de mesures d’austérité que le gouvernement a d’ores et déjà chiffrées à 20 milliards d’euros. Pour le prochain gouvernement, la pilule à avaler sera amère.»
Le legs désastreux du gouvernement Rajoy
A y regarder de plus près, la prétendue réussite de la politique économique du gouvernement Rajoy n’est pas si mirobolante, estime le quotidien de centre-gauche El Periódico de Catalunya :
«La position du gouvernement est très faible. A l’issue de son mandat de quatre ans et malgré la croissance la plus forte en Europe (3,2 pour cent), il n’a pas tenu ses promesses et a voulu tromper la Commission européenne et les citoyens espagnols, par calcul électoral. Le plus grand atout de Rajoy, sa politique économique, nous laisse avec un taux de chômage de plus de 20 pour cent, une croissance qui précarise l’emploi et un déficit démesuré.»