Mobilisation massive en Belgique contre l'austérité
En Belgique, les syndicats protestent contre la politique d'austérité du gouvernement de centre-droit du Premier ministre Charles Michel. Plusieurs milliers de personnes ont participé à une manifestation à Bruxelles ; services publics et transports en commun ont tourné au ralenti. Comment rapprocher les deux camps ?
Gouvernement et syndicats doivent dialoguer
Les grèves sont l’expression d’une crise de confiance, constate De Morgen, appelant le gouvernement à agir :
«La plupart des gens comprennent qu’il faut faire quelque chose si l’on veut préserver notre Etat-providence. Il existe par exemple des emplois pour lesquels l’allongement du temps de travail est inéluctable, tandis que pour d’autres postes, il serait dangereux voire inhumain d’imposer cette contrainte. … Afin de pouvoir aborder ces nuances, un dialogue doit être possible entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Ce n’est pas le cas jusque-là, faute de confiance. Du côté des francophones notamment, on a le sentiment que personne au gouvernement ne parle ou ne comprend leur langue. Ceci ne saurait excuser l’impudence des gardiens de prison, mais ce sentiment n’est pas totalement injustifié. Afin de dissiper ce climat de défiance, le gouvernement doit cesser de répéter à tort et à travers qu’il n’y a 'pas d’alternative' à sa politique.»
Des manifestations nuisibles
Les grèves de ces derniers jours sont contre-productives, constate La Libre Belgique :
«Oui, la contestation est parfois utile. Oui, la concertation est insuffisante. Mais la pagaille nuit à tous. A quoi, en effet, ce coup de chaleur syndical a-t-il servi ? A perturber les examens. … A offrir un boulevard à Bart De Wever, trop content d’exalter les différences Nord-Sud. A affaiblir les responsables syndicaux 'raisonnables', dépassés par une base noyautée par le PTB. Et à perturber le travail du gouvernement ? Non. Au contraire. La grève a (re)soudé et galvanisé l’équipe Michel, plus décidée que jamais à poursuivre les réformes.»