Les contrôles de capitaux ont-ils sauvé la Grèce ?
Au pire moment de la crise grecque il y a un an, Athènes a introduit des mesures de contrôle de capitaux pour éviter un 'bank run' et un effondrement des banques. Le contrôle des capitaux a depuis été assoupli, mais pas complètement levé. Un an après, les médias grecs en dressent un bilan controversé.
Le bon sens s'est imposé
L’introduction du contrôle des capitaux l’année dernière par le Premier ministre Alexis Tsipras a permis de sauver la Grèce, assure le journal économique Imerisia :
«Personne ne peut remettre en cause l’habileté étonnante et le courage politique avec lesquels Tsipras a su gérer l’année dernière une situation dont il était en grande partie responsable. … La logique a triomphé à l’été 2015, heureusement pour le pays mais aussi pour le gouvernement. … Un Grexitaurait été un véritable cauchemar, comme nous le rappellent les mesures de contrôle des capitaux qui subsistent encore. Douze mois plus tard, les autorités compétentes et la Banque centrale ne songent toujours pas à les lever entièrement. Le revirement de Tsipras a permis de sauver l’économie, même s’il y a eu des coupes.»
Un désastre pour l'économie
Les dommages infligés à l’économie par le contrôle des capitaux restent conséquents, souligne To Vima :
«Nous avons dû recapitaliser les banques et ce sont les contribuables qui ont payé la facture. Les dépôts bancaires ont été transférés à l’étranger et des centaines d’entreprises se sont retrouvées dans l’impasse, ce qui a généré des pertes d’emplois. L’absence de financements a empêché la création de nouvelles entreprises, les exportations sont devenues plus difficiles et la consommation s’est fortement rétractée. … Tout cela s’est produit parce qu’un gouvernement en plein déni de réalité a préféré mettre en jeu l’avenir du pays en organisant un référendum.»