Sommet de Bruxelles : l'Europe en quête d'orientation
Lors du sommet européen des 9 et 10 mars à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement veulent évoquer les questions économiques et engager de nouvelles réformes structurelles. Le "Livre blanc" présenté par Jean-Claude Juncker est également à l'ordre du jour. La presse européenne, déçue par les scénarios du président de la Commission, souligne toute l'urgence qu'il y aurait à faire des propositions constructives sur l'avenir de l'UE.
Une solution discriminante
Un refonte de l'UE qui profiterait à tous les Etats membres n'est pas en vue, déplore Dnevnik :
«Une Europe à plusieurs vitesses générerait encore plus de confusion. On chercherait davantage à conclure des accords interétatiques, ce qui diviserait un peu plus l'UE. On peut dès lors dire adieu à une politique étrangère commune et à un accroissement de l'influence de l'Union dans le monde, tout en espérant le maintien de la stabilité de la zone euro. Il est absolument certain que l'UE, divisée comme elle l'est aujourd'hui, ne peut continuer de la sorte. Ceci équivaudrait à accepter une mort lente et douloureuse. Mais l'Europe à plusieurs vitesses, pour l'instant du moins, n'apporte pas de salut aux 27 Etats membres après la sortie de la Grande-Bretagne. Seule une poignée d'Etats, et leurs satellites obéissants, en profiteraient.»
Des propositions illusoires
L'Europe à plusieurs vitesses comporte de nombreux écueils, souligne Dagens Nyheter, avant le sommet européen :
«La Commission décrit un avenir dans lequel les Etats membres pourront former des coalitions pour approfondir la coopération dans tel ou tel domaine. Certains pourront coopérer en matière de coordination fiscale, d’autres sur les questions de défense, tandis que d’autres encore voudront peut-être créer une sorte de FBI européen. … La question qui se pose dans de tels accords de coopération est toutefois de savoir comment les coordonner. A quoi peut donc servir un FBI européen si seuls le Portugal, la Finlande et la Roumanie y participent ? Les petits pays perdront en influence dans une UE des 'accords parallèles'. On ne trouve pas d’alternatives géniales dans les propositions de la Commission.»
Créer l'Europe de l'emploi
L’UE doit maintenant poursuivre son histoire à succès dans le domaine de l’emploi, préconise le Conseil d'Analyse économique dans La Tribune :
«La situation mondiale semble davantage appeler à serrer les rangs qu'à dissoudre soixante ans d'efforts d'intégration. … Après l'union bancaire et l'union des marchés de capitaux, l'Europe doit amorcer une union pour l'emploi et lancer un programme ambitieux de convergence des marchés du travail. Cela passe notamment par un rapprochement des législations sociales ou l'introduction d'un contrat de travail européen, la montée en gamme des dispositifs de formation professionnelle, le développement des systèmes d'information sur les opportunités professionnelles, la portabilité complète des droits sociaux ou une assurance-chômage européenne.»