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  Conflit chypriote

  20 Débats

Après des plaintes d'Ankara, la plateforme de streaming Netflix a décidé de suspendre la sortie internationale, prévue le 20 septembre, de la série "Famagusta", qui traite de l'invasion de Chypre en 1974. Celle-ci ne sera donc visionnable qu'en Grèce, où elle est déjà diffusée par une chaîne de télévision. Le ministère turc des Affaires étrangères estime que la série diffuse la "sombre propagande" des Chypriotes grecs.

Le 15 juillet 1974, des officiers chypriotes, avec le soutien de la junte militaire grecque, renversaient le gouvernement démocratiquement élu à Nicosie, dans le but de rattacher l'île à la Grèce. Suite à ce putsch, la Turquie envahissait le nord de l'île, invoquant son droit d'intervention au titre de puissance garante des Chypriotes turcs. En dépit du départ des putschistes, la Turquie a maintenu jusqu'à aujourd'hui son occupation de l'île, en violation du droit international.

La force de maintien de la paix de l'ONU à Chypre a été attaquée vendredi à proximité de Pyla/Pile. Une vidéo montre des véhicules de l'ONU être écartés par des engins de chantier, ainsi que des affrontements. Selon l'ONU, la République turque de Chypre-Nord, non reconnue internationalement, veut construire une route qui traverserait la zone tampon, administrée par les Nations unies, pour rallier le village de Pyla/Pile, lui même situé en partie dans la zone tampon.

A Chypre, Süleyman Uluçay, le maire chypriote-turc de la ville de Famagouste, située dans la partie nord de l'île occupée par la Turquie, avait été convié à un événement contre l'occupation, à Deryneia. Suite à la protestation de partis et de personnalités chypriotes-grecs, Uluçay a renoncé à y participer. L'évènement a eu lieu à l'occasion de l'anniversaire de la conquête de Famagouste par l'armée turque en 1974.

Malgré les différentes tentatives de réunification de l'île divisée depuis 1974, les choses n'avancent guère. La dernière rencontre en date pour relancer la discussion s'est déroulée fin septembre autour d'un déjeuner organisé par le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, entre les dirigeants de la République de Chypre et de la République de Chypre Nord, que la Turquie est la seule à reconnaître officiellement. Les commentateurs tâchent de sonder les raisons de ce statu quo.

Pour la commémoration de l'invasion de Chypre par les troupes turques en 1974, Tayyip Erdoğan s'est rendu à Varosha, dans la partie Nord occupée de l'île. Zone militaire fermée depuis le départ forcé de ses habitants chypriotes grecs, la ville fantôme est un symbole de la partition de l'île. Le président turc entend la rendre accessible au public, en dépit du tollé international.

L'ONU étudie actuellement la possibilité de relancer des négociations en vue d'une réunification de l'île divisée depuis 1974. Une conférence est par ailleurs prévue, avec la participation des puissantes garantes : la Turquie, la Grèce et la Grande-Bretagne. Les médias chypriotes doutent de la capacité à se réconcilier des Grecs et des Turcs chypriotes, voire même de la volonté de le faire.

Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, préconise une solution à deux Etats pour résoudre la question chypriote. "Il existe deux peuples et deux Etats distincts à Chypre", a-t-il déclaré lors d'une visite à Nicosie et dans la localité balnéaire de Varosha. Jusqu'à maintenant, les négociations de paix portaient sur la réunification des deux parties de l'île.

Lors de l'Assemblée générale de l'ONU, qui aura lieu à la fin du mois à New York, la Grèce et Chypre veulent relancer les négociations sur la question chypriote. Pour parvenir à la réunification de l'île, une 'fédération souple', dotée d'un gouvernement central aux compétences limitées, serait évoquée. Une idée qui divise les éditorialistes de l'île.

La république de Chypre débat actuellement de l'utilisation des biens immobiliers que les Chypriotes turcs avaient été contraints d'abandonner après la guerre de 1974. Théoriquement, ces biens auraient dû être mis uniquement à la disposition de réfugiés, c'est-à-dire les Chypriotes grecs contraints de quitter la partie Nord de l'île. Or d'après de récents rapports, nombre de ces bâtiments auraient fait l'objet de malversations financières. Les médias chypriotes font part de leur indignation.

A l'issue de deux ans de travail, les négociations en vue d'une réunification de Chypre ont a nouveau échoué. Avant qu'il ne commence, ce cycle de négociations était considéré être la tentative la plus prometteuse de mettre fin à la division de l'île. Leur échec n'en est ressenti que plus amèrement dans la presse des pays concernés.

Les négociations menées en Suisse sur la réunification de l'île de Chypre, divisée depuis 1974, ont produit des avancées significatives, selon l'ONU. Les discussions doivent reprendre le 20 novembre. Les partisans de la ligne dure dans le camp chypriote-grec pourraient faire capoter un accord, redoutent certains commentateurs. D'autres appellent néanmoins à faire preuve de plus d'optimisme.

Il subsiste encore un espoir pour la réunification de Chypre. Le président de la République de Chypre, Nikos Anastassiadis, et le leader chypriote turc, Mustafa Akıncı, se sont mis d'accord pour reprendre les négociations en janvier. Les commentateurs appellent les deux camps à faire des compromis.

Les négociations sur la réunification de Chypre ont été reportées à la semaine prochaine. Pour la première fois, les puissances garantes, à savoir la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni ont participé jeudi aux réunions. L’Europe a besoin d'une réunification de Chypre, rappellent les commentateurs tout en demandant plus de transparence dans les négociations.

Une décision prise par le Parlement de la République de Chypre a provoqué un litige entre les leaders chypriote grec et chypriote turc, et entraîné la rupture de leurs négociations : le choix de commémorer à l’avenir, dans les écoles du pays, le référendum sur l’Enosis de 1950, par lequel les Chypriotes grecs avaient demandé à l’administration coloniale britannique leur rattachement à la Grèce. Les questions du passé font-elles obstacle à la paix ?

L’émissaire de l’ONU à Chypre, Espen Barth Eide, affirme qu’il y a de bonnes chances que les négociations de réunification de Chypre reprennent avant la fin du mois de mars. Les journaux des pays participant aux négociations ne partagent toutefois pas le même optimisme.

Dans les négociations portant sur une réunification chypriote, de nouveaux désaccords menacent d'anéantir les progrès atteints depuis 2016. Alors que la polémique autour de l’exploitation de ressources fossiles en Méditerranée fait rage depuis des semaines, le président chypriote grec Anastasiades et le ministre grec des Affaires étrangères se sont plaints du conseiller spécial onusien Espen Barth Eide. Que penser de ce litige ?

Le conseiller spécial de l'ONU sur Chypre, Espen Barth Eide, a évoqué la rupture temporaire des discussions relatives à la question chypriote. Les négociateurs des deux camps ne seraient pas parvenus à s'entendre sur les modalités nécessaires à l'organisation d'un sommet, lors duquel un accord permettant la réunification de l'île divisée depuis 1974 puisse être négocié. Les deux camps se soustraient à leurs responsabilités, déplorent les commentateurs, qui ne perdent cependant pas espoir.

Sous l’égide de l’ONU, Chypriotes grecs et Chypriotes turcs négocient à nouveau dans la station suisse de Crans-Montana. Les médias des pays concernés examinent les probabilités de réussite de ce sommet qui sera peut-être celui de la dernière chance pour la réunification de l’île.