Une fédération 'souple' pour résoudre le conflit chypriote ?
Lors de l'Assemblée générale de l'ONU, qui aura lieu à la fin du mois à New York, la Grèce et Chypre veulent relancer les négociations sur la question chypriote. Pour parvenir à la réunification de l'île, une 'fédération souple', dotée d'un gouvernement central aux compétences limitées, serait évoquée. Une idée qui divise les éditorialistes de l'île.
Une bonne proposition
Le quotidien Alitheia salue cette approche :
«Il n'y a pas de quoi s'irriter des discussions menées lundi au Conseil national sur une fédération décentralisée ou plus souple. … Selon ce projet, le gouvernement central ne peut avoir que le pouvoir qui lui permette de garantir l'unité de l'Etat. Il n'est pas autorisé à s'immiscer dans d'autres domaines qui affectent la qualité de vie des citoyens. … Une fédération plus souple n'attente pas aux principes de bizonalité [deux territoires distincts] et de bicommunalité [deux entités ethniques distinctes] ; elle ne répercutera pas la colère et les différences entre les deux communautés sur le quotidien des citoyens ; elle ne menacera pas la viabilité de l'Etat.»
Ankara maintiendrait son influence
Une telle solution serait une imposture, prévient pour sa part Phileleftheros :
«On aurait les mêmes effets qu'avec la solution à deux Etats initialement proposée, et que les dirigeants chypriotes disaient vouloir éviter à tout prix : la création d'une frontière avec la Turquie. ... C'est précisément ce qui se produirait dans le cas d'une 'fédération souple'. La Turquie se maintiendra dans les territoires occupés, comme elle le fait déjà aujourd'hui. Nous donnerions par ailleurs le droit à Ankara de diriger Chypre, car avec l'instauration d'un gouvernement central affaibli, elle aurait son mot à dire dans la conclusion d'accords internationaux, comme les contrats relatifs à l'extraction et au transport du gaz naturel.»