Municipales italiennes : la droite remporte des villes-clés
Plusieurs municipalités italiennes seront bientôt dirigées par des partis de droite et d'extrême droite. A Vérone ou à Côme, par exemple, Forza Italia, le parti de Berlusconi, et le parti populiste de droite Lega Nord ont triomphé ensemble des sociaux-démocrates du Partito Democratico (PD). Mais le PD n'est pas le seul perdant ; le Movimento 5 Stelle (M5S) de Beppe Grillo a lui aussi essuyé un cuisant revers. L'Italie vire-t-elle à droite ?
Renzi go home !
Pour Il Giornale, le message des électeurs est sans équivoque :
«'Renzi go home !', ou plutôt : 'Renzi go home again !' Pour la seconde fois en sept mois, les Italiens ont clairement exprimé ce souhait. ... La protestation vise également la personne de Renzi, sa façon de faire de la politique et sa tendance à ne jamais tenir ses promesses - ne voulait-il pas quitter la politique s'il perdait le référendum ? ... Renzi et le PD ont perdu ces élections parce que leur politique ne satisfait pas le moins du monde les attentes des Italiens. L'immigration incontrôlée, l'adoption de la 'loi du sol', le sauvetage des banques, le chômage record, les nouveaux impôts et la mise en œuvre autoritaire de l'obligation de se vacciner : autant d'éléments qui attestent un désastre sur toute la ligne.»
Grillo vire à droite
Le M5S a obtenu un score moins élevé que prévu, et ce bien que Beppe Grillo n'ait cessé de courtiser les voix de la droite, observe le politologue Jorge del Palacio Martín dans El Mundo :
«Pour comprendre cette droitisation du M5S, il faut connaître la logique de la joute politique italienne depuis les élections de 2013. Face à une droite atomisée et divisée, le M5S a tout naturellement glissé vers la droite dans son opposition radicale au Partito Democratico (PD) de Renzi. Au lieu de rectifier le tir, Grillo s’est empressé de saisir la chance et de l’exploiter efficacement. Il a adapté sa rhétorique antipolitique en conséquence et chanté les louanges de la démocratie directe tout en critiquant l’UE, l’euro, les immigrés, les syndicats et les ONG.»