Schäuble ne sera plus aux Finances
Wolfgang Schäuble, ministre sortant des Finances allemand, est appelé à prendre la présidence de l'Assemblée. Bien qu'il soit honni en Europe du Sud pour sa défense de l'austérité, des éditorialistes italien et portugais affirment cependant qu'ils regretteront son expérience et sa droiture.
Il manquera même à ses détracteurs
C'est une figure centrale de la politique financière qui quitte la scène européenne, regrette Il Sole 24 Ore :
«C’est surtout dans les pays périphériques de la zone euro qu’il incarnait l’impitoyable politique de l’austérité. Et pourtant, sa personnalité et son expérience - sans parler du respect que lui vouaient ses pairs en Allemagne et en Europe - ont fait de lui une figure clé de toutes décisions. … En Européen convaincu, il souffrira sans aucun doute de ne plus pouvoir participer activement à cette nouvelle phase délicate de l’évolution de la zone euro - initiée par le président français Emmanuel Macron - avec la création d’un budget commun et d’un ministère des Finances pour la zone euro. Une évolution dont il est l’un des instigateurs.»
Schäuble était malgré tout un fervent europhile
Pendant la crise, Schäuble est devenu un personnage détesté de nombreux Portugais, souligne Público, estimant toutefois que son successeur pourrait être plus redoutable encore :
«Son attitude inflexible face au drame économique et humain en Europe du Sud et son discours calviniste qui expliquait la crise par une prétendue infériorité morale et sociale due au laxisme méridional avaient fait de Schäuble la cible toute trouvée des rancœurs. ... Et pourtant, au lieu de provoquer le soulagement, son départ crée une peur diffuse de l’avenir. ... Contrairement à un possible successeur issu des rangs du FDP, Schäuble avait au moins l’avantage d’être un pro-européen, dans la droite ligne de Kohl, et d’appartenir à une génération qui s’engageait à créer non pas une Europe allemande, mais une Allemagne européenne.»