Les véhicules Škoda vont-ils bientôt sortir des usines allemandes ?
Selon des informations internes, le groupe Volkswagen envisagerait de limiter les effets de la concurrence entre les marques Volkswagen et Škoda en transférant une partie de la construction construction de véhicules tchèques vers des usines allemandes dont les carnets de commande sont peu remplis. De plus, Škoda devra davantage participer aux coûts de développement. Le gouvernement et des syndicalistes tchèques sont mécontents. Et pourtant, certains commentateurs tchèques comprennent les motivations des Allemands.
La Tchéquie n'est qu'une ligne de montage bon marché
La République tchèque n'a pas durablement soutenu le secteur automobile, et elle en fait aujourd'hui les frais, observe Aktuálně.cz :
«Le gouvernement investit des sommes importantes pour promouvoir la production automobile. Mais les millions déboursés sont uniquement destinés à la construction, et non au développement de technologies et d'un savoir-faire qui nous soient propres. Pour Volkswagen, cette stratégie s'est avérée efficace jusqu'à présent, car en Allemagne, les salaires sont nettement plus élevés. De plus, Škoda prospère, tandis que Volkswagen est empêtré dans les affaires. Les syndicalistes allemands luttent contre ce dumping social pratiqué en République tchèque. Mais les salaires moindres résultent du fait que nous nous consacrons uniquement au montage, au lieu de mettre au point de nouvelles technologies. Nous sommes dépendants de la technologie allemande et des exportations vers l'Allemagne. Le groupe Volkswagen poursuit une politique normale et logique. On ne peut pas en dire autant de notre Etat.»
Souvenons-nous du naufrage de Nokia !
Le mécontentement de Prague n'est pas justifié, estime Echo24 :
«Les syndicats mettent en garde contre la perte de 2.000 emplois et le Premier ministre Bohuslav Sobotka veut s'entretenir avec la direction du groupe. Sachant que le groupe fait l'objet d'une pression financière mondiale suite au dieselgate, les réactions à ces opérations de réorganisation au sein du groupe sont exagérées. ... Face au taux de chômage au plus bas dans le pays, Škoda lui-même se plaint depuis longtemps déjà d'avoir du mal à trouver des salariés. ... Mais on comprend mieux ces réactions lorsqu'on considère l'enjeu que représentent Škoda et ses sous-traitants pour l'ensemble de l'économie tchèque. ... Rappelons-nous la situation en Finlande lorsque Nokia - une entreprise qui était à l'époque plus dominante encore dans ce pays que Škoda ne l'est chez nous - a raté le coche de l'émergence des smartphones. Cette erreur a déclenché une récession dont l'économie, à l'époque la plus compétitive du monde, souffre encore aujourd'hui.»