Le gouvernement minoritaire espagnol vacille
Depuis 100 jours environ, l'Espagne est dirigée par un gouvernement minoritaire emmené par le socialiste Pedro Sánchez. Deux ministres ont déjà fait les frais de sa politique de la tolérance zéro en matière de corruption. Après des révélations sur d'éventuelles combines fiscales, c'est au tour du ministre des Sciences Pedro Duque de se trouver en ligne de mire. Sánchez sera-t-il victime de ses exigences élevées ?
Les socialistes ne sont pas à la hauteur de leurs exigences
Le gouvernement ne répond même pas à ses propres critères, ironise El Mundo :
«Le vote de défiance qui avait fait tomber [l'ex-Premier ministre] Mariano Rajoy et amené le gouvernement actuel au pouvoir reposait sur une exigence d'exemplarité. Celle-ci s'effrite aujourd'hui de plus en plus vite et prive le gouvernement du minimum de stabilité requis pour un bon fonctionnement. Cela montre qu'il est incapable de respecter lui-même les principes que l'actuel chef du gouvernement avait exigé quand il était encore dans les rangs de l'opposition.»
L'opposition pousse le pays vers les urnes
L'Espagne avance vers des élections anticipées, estime El Periódico de Catalunya :
«Depuis la prise de fonctions du nouveau gouvernement, il ne s'est pour ainsi dire pas passé une journée sans scandale. Après deux démissions de ministres en l'espace de trois mois, l'un pour des problèmes avec le fisc, l'autre pour plagiat dans son mémoire de master, la barre est mise très haut. Se sont ajoutées à cela les critiques à l'encontre de la thèse de doctorat du chef du gouvernement et les appels à la démission de la ministre de la Justice en raison de ses mauvaises fréquentations. Alors que le calme était revenu, on apprend l'existence d'une société à laquelle le ministre des Sciences aurait peut-être eu recours pour frauder le fisc. … L'offensive contre le gouvernement ne faiblira pas, car [les partis d'opposition] PP et Ciudadanos veulent provoquer des élections anticipées.»