La Commission européenne met en demeure les pays déficitaires
Coup de semonce de la Commission européenne à l'attention des gouvernements de France, Italie, Espagne, Portugal et Belgique : leur budget prévisionnel respectif pour 2020 pourrait violer les règles de l'UE. Bruxelles demande des informations complémentaires sur les moyens envisagés par ces pays pour assurer l'équilibre de leurs finances publiques. En Italie et en Espagne, des observateurs lui donnent raison.
Le gouvernement espagnol ignore les signes avant-coureurs
ABC juge la sévérité de Bruxelles justifiée :
«Le nouveau séparatisme catalan et l'épreuve de force de ces dernières années ont coûté une telle énergie à notre pays que le débat économique s'en est trouvé relégué au second plan. Ce débat est cependant important pour le nouveau gouvernement, qui devra composer avec le ralentissement de la croissance mondiale. Le gouvernement Sánchez, en campagne électorale permanente, n'a nullement l'intention d'opérer les correctifs qu'impose la nouvelle conjoncture économique. ... L'avertissement sévère de Bruxelles ne vise pas à fustiger la nature provisoire de l’exécutif espagnol actuel, mais son irresponsabilité et son entêtement à occulter les signes avant-coureurs et les avertissements.»
Pas le meilleur moyen de faire bonne figure
Marco Zatterin, correspondant de La Stampa à Bruxelles, comprend lui aussi les arguments de la Commission :
«Le différend finira probablement par être résolu, mais il est inhabituel qu'un grand pays soumette à la Commission européenne un budget prévisionnel incomplet, qui, même une semaine plus tard, ne détermine pas définitivement les recettes et les dépenses. Et il est rare que l'exécutif de l'UE réponde par des ultimatums comme 'merci de tout élucider en 24 heures'. C'est pourtant ce qui s'est produit hier, avec l'Italie du nouveau gouvernement Conte. Cette Italie même qui voulait essayer de faire meilleure figure en Europe.»