Lutte contre le Covid-19 : Salvini critique Conte
Le vie publique est figée en Italie depuis deux semaines. En raison de la crise, les désaccords entre le gouvernement et l'opposition avaient été passés sous silence dans un premier temps. Mais après le décret du Premier ministre, Giuseppe Conte, qui a paralysé la quasi-totalité de l'économie du pays, le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini, se fait à nouveau entendre. Il revendique notamment un plus grand droit de regard du Parlement. A juste titre ?
L'hypocrisie de Salvini
Il est ridicule que le leader de la Ligue se pose en champion de la démocratie, commente la politologue Nadia Urbinati sur le portail HuffPost Italia :
«Après les premiers cas de coronavirus au Parlement, les députés se sont placés d'eux-mêmes en quarantaine. Il y a eu un débat sur la possibilité de recourir au vote numérique afin de poursuivre l'activité parlementaire. Mais ici aussi, les politiques d'opposition se montrent peu coopératifs. Omniprésents sur les réseaux sociaux et à la télévision, ils nous serinent que l'on est en train d'assister à un changement de régime. Matteo Salvini a déclaré à la télévision que 'ce n'est pas avec un homme seul aux commandes que l'on résoudra cette crise' - voilà ce que dit l'individu qui, depuis une plage de Papeete [en août], demandait aux Italiens de lui 'donner les pleins pouvoirs'.»
Le Premier ministre rappelé à l'ordre
L'opposition a tout à fait raison d'attaquer Giuseppe Conte, s'indigne le rédacteur en chef d'Il Giornale, Alessandro Sallusti :
«Sa conférence de presse nocturne lui a valu de nouveaux contacts sur les réseaux sociaux, ce qui flatte son narcissisme, mais elle n'a pas étanché la soif de sécurité des citoyens. ... Cette farce est un enrichissement pour Facebook mais un appauvrissement pour la démocratie. ... Cette façon d'annoncer en pleine nuit et sur les réseaux sociaux un décret qui doit encore être rédigé devrait insurger les députés de la majorité plus encore que ceux de l'opposition. Cette procédure devrait déclencher une grève immédiate de la radio-télévision publique. Car c'est ce vecteur d'information qu'un Premier ministre italien doit emprunter pour faire une pareille annonce, et non une plateforme étrangère à but lucratif.»